Lola Mansour a 25 ans. Cette judoka belge évolue dans la catégorie des moins de 70 kg (poids moyens). Elle a remporté de nombreuses médailles, notamment, dans les tournois juniors, gagnant, entre autres, la médaille d’or aux Jeux olympiques de la jeunesse 2010 et au championnat d’Europe des moins de 20 ans en 2012.

Sa vie, c’est le judo. Elle voyage près de 200 jours par an pour ses compétitions. Il y a huit ans, alors qu’elle réalisait un stage sportif à Berlin (Allemagne), elle a profité de ses moments de solitude pour démarrer l’écriture d’un livre.

Son idée? Raconter comment Anya, douze ans, décide de devenir championne. L’enfant ne sait pas quelle discipline choisir. Elle finira par s’accomplir en judo.

Lola a-t-elle, elle aussi, cherché longtemps avant de trouver le sport qui lui convenait ?

«Oh non, j’avais cinq ans et demi quand j’ai commencé. Je suis la dernière de la famille. Pour que mes sœurs aient la paix, ma mère a voulu que je fasse un sport. Il y avait un cours de judo et ça m’a plu. Je suis un peu comme Obélix qui est tombé dans la potion magique quand il était petit!»

Dans le livre, Anya observe beaucoup les coachs. Elle cherche à s’assurer qu’elle sera bien guidée. Est-ce aussi le cas pour Lola?

«Un coach a un rôle assez important. Il nous accompagne bien sûr techniquement mais aussi personnellement. C’estune sorte de modèle pour nous qui transmet la passion et les valeurs du sport. Le judo est un sport japonais qui met en avant le respect de soi, comme des autres, et le contrôle de soi. Il y a beaucoup de discipline dans ce sport. On le voit par le salut. Il y a énormément de règles de conduite que l’on finit par adopter aussi en dehors du sport, dans le reste de sa vie. On développe ainsi la volonté et le désir de se dépasser.»

Lola Mansour a commencé à écrire ce livre il y a huit ans. Lorsqu’elle l’a eu terminé, elle l’a montré à sa maman. Celle-ci, sans le lui dire, l’a inscrite au concours du Prix Jeune Public Brabant wallon. Quand on remporte ce prix, le livre est récompensé en étant publié. Lola a remporté ce prix, le jury était composé de jeunes âgés de 14 à 18 ans.

«Quand j’ai relu mon livre, explique Lola, c’est un peu comme si je découvrais un album sur mon adolescence. Bien sûr, il a été un peu corrigé, modifié par l’éditeur. Mais tout le texte est resté dans l’esprit de celui que j’avais à 17 ans.»

En judo, les ceintures symbolisent la progression de l’élève et sont délivrées par le professeur jusqu’à la ceinture marron. Ensuite, un examen officiel permet d’obtenir la prestigieuse ceinture noire. Le titre du livre est Ceinture blanche puisque l’héroïne débute en judo. Par contre, la couverture montre Lola Mansour avec une ceinture noire dans les mains. «Je l’ai obtenue à 16 ans. Mais, en judo, on dit qu’il ne faut pas se fier à la couleur de la ceinture. En mettant cela en couverture, on voulait juste montrer qu’Anya vise la victoire. J’aime tenter des choses, me donner des défis. Au lieu de ‘pourquoi’, je préfère souvent dire ‘pourquoi pas’! Depuis l’attribution de ce prix, j’ai repris l’écriture!»

Ceinture blanche, Lola Mansour, Ker éditions, 103 p., à partir de 11 ans.