Quand Adam, 6 ans, voit arriver les clowns Aglagla et Biscuit, la réaction est immédiate. Grand sourire! Mais aujourd’hui, Adam veut jouer à «c’est moi qui décide». Il raconte aux clowns qu’Adam n’est pas là. Dès lors, il n’est donc pas question qu’ils mettent un pied dans sa chambre. Aglagla s’enfuit vers le couloir. Biscuit l’y rejoint avec mille et une facéties (farces). Le jeu dure dix minutes entre rires et course. Sur le pas de sa porte, Adam fait bientôt signe au revoir à ses copains de jeu qui se dirigent vers une chambre voisine.

Cela fait 25 ans que les docteurs Zinzins sont présents à l’Huderf (Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola). Comme son nom l’indique, cet hôpital est dédié (réservé) aux soins à apporter aux enfants. Il compte 183 lits.

Tous les jeudis et vendredis, les quatre clowns (Marie Bernique, Biscuit, Aglagla et Bartok) rendent visite aux enfants, dans tous les services de l’hôpital.

«Au service des urgences, les enfants peuvent attendre parfois trois heures pour voir le médecin ou avoir des résultats, explique Renelde Liegeois, une des fondatrices des Docteurs Zinzins. On nous dit que notre présence les détend, qu’elle aide aussi les enfants à accepter plus facilement les soins. Cela soutient également les parents qui sont parfois très anxieux ou agressifs.»

Comment être un clown dans un hôpital?

«Nous sommes tous des comédiens professionnels, explique Aglagla. Mais, à l’hôpital, on ne vient pas faire un show, un spectacle. On va à la découverte de l’enfant. En fonction de ce qui se passe avec lui, on voit comment on peut créer ensemble du jeu, de la poésie. Ça me manquerait beaucoup si je devais arrêter.»

«C’est le bonheur d’entrer dans la chambre d’un bébé de six mois, ajoute Biscuit. On chante des choses douces et notre jeu, c’est ensuite de lui poser la question: alors, qu’est-ce que tu en penses? Souvent, la réaction vient. L’enfant fait des bruits avec sa bouche, un sourire ou autre chose.»

Et quand l’enfant a mal?

«Si l’enfant est en souffrance, ce n’est pas facile d’amener le jeu ou le rire, explique Biscuit. Mais on peut entrer dans la chambre en douceur et tester. Je pense à ce jeune de 11 ans, présent depuis plusieurs semaines. On nous avait dit qu’il aimait le catch. On est entré dans la chambre en faisant du catch avec son père. Il a adoré!C’était donc un geste plein d’énergie alors qu’il n’avait pas l’air bien. Mais ça l’a sorti de sa douleur pendant quelques minutes.Bien sûr, nous veillons toujours à doser.»

Les clowns essaient d’être appropriés à chaque enfant. «Nous cherchons à être utiles, à faire en sorte que les enfants plongent dans leurs ressources, ajoute Renelde Liegeois. Les enfants adorent jouer. Le fait d’être malades, ça les met un peu en pause de jeux et de découvertes. Notre présence leur donne l’occasion de retrouver cette légèreté.»

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