Ce dimanche, des millions de Brésiliens vont aller voter pour élire leur président. Ils pourront choisir entre 13 candidats.

Il y a sept jours, les rues de 62 villes du pays ont été animées par des manifestations. Des dizaines de milliers de femmes se sont rassemblées pour crier: «Non, pas lui!»Elles manifestaient contre un candidat, Jair Bolsonaro, le candidat du Parti social-libéral (PSL). Certains le surnomment le Donald Trump brésilien. Cet homme politique est favori, il arrive en tête des intentions de vote. Il a fait toute sa carrière politique en encourageant la violence envers ses opposants. Il n’hésite pas à avoir des propos racistes, homophobes (contre les personnes homosexuelles)… Cet homme appelle aussi au retour de la dictature militaire qui a été au pouvoir au Brésil de 1964 à 1985. À cette époque, les militaires dirigeaient le pays d’une main de fer et décidaient tout, seuls.

Début septembre, des femmes ont créé un groupe sur Facebook baptisé «Les femmes unies contre Bolsonaro». Elles refusent notamment les discours sexistes (qui dévalorisent les femmes) de Bolsonaro. Au Brésil, mais aussi dans plusieurs pays (États-Unis, Canada, France, Espagne, Royaume-Uni…), des manifestations ont été organisées par des collectifs de femmes.

Le 6 septembre, alors qu’il était au milieu de la foule, Jair Bolsonaro a été poignardé par un opposant. Il est sorti de l’hôpital et se remet de ses blessures.

La violence et la pauvreté

Le Brésil est devenu l’un des dix pays les plus violents au monde. Il faut dire qu’il reste très inégalitaire (marqué par une grande différence entre les riches et les pauvres). 23 millions de Brésiliens, sur un total de 208 millions, vivent sous le seuil de pauvreté. Ces quatre dernières années, il y a eu un tiers de pauvres de plus! Des millions de Brésiliens vivent dans les favelas (des baraques en tôle). Dans ces quartiers pauvres, mal équipés, la violence est bien présente, soutenue et organisée par les narcotrafiquants (vendeurs de drogue).

Quel programme?

L’élection aura lieu en deux tours (deux votes): le 7 octobre et le 28 octobre. Elle désignera aussi les gouverneurs des 26 États au Brésil et du district fédéral (Brasilia, la capitale du Brésil) ainsi que ceux qui siégeront dans les Parlements (là où l’on fait les lois).

Le futur président du Brésil va devoir se retrousser les manches car la situation du pays est très compliquée. À la fois, il doit s’attaquer à la dette publique (l’argent que le pays a emprunté et qu’il doit rembourser) et en même temps faire cesser la spirale de la violence armée, tout en soutenant la santé, l’éducation et le logement pour lesquels il manque cruellement de moyens.

Quels candidats?

Dans les sondages (quand on demande aux gens pour qui ils vont voter), on trouve dans les premières positions: Jair Bolsonaro et Fernando Haddad, l’ancien maire de São Paulo. Ce dernier est le candidat du Parti des travailleurs (PT), qui a été durant 13 ans au pouvoir.

Fernando Haddad est encore méconnu du grand public. Il faut dire que le candidat attendu pour le PT était Lula (Luiz Inacio Lula da Silva), qui a été président du Brésil de 2003 à 2010. Mais il a été condamné, en avril dernier, à une peine de plus de douze ans de prison pour des détournements d’argent.