Ça fait 20 ans que Sarah fait du tir à l’arc. «J’ai grandi dans ce club de tir, situé à Bruxelles, à côté du stade Roi Baudouin. Je suis la cinquième génération de tireurs à l’arc. Mes parents se sont rencontrés au tir à l’arc!»

Sarah a choisi de poursuivre cette passion familiale. «Même à l’adolescence, j’ai maintenu mon choix qui implique de renoncer aux sorties et à tous les excès. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai atteint mon but puisqu’enfant, je rêvais d’être archer professionnelle et c’est fait!»

Sarah Prieels est devenue celle que l’on craint dans les championnats.

«C’est quelque chose qui est difficile à combattre. Car quand on est regardée ainsi, ça met davantage de pression. On sent que l’on n’a pas vraiment droit à l’erreur, que l’adversaire en face va donner tout ce qu’il a et encore plus qu’en temps normal! Il y a quatre ans, j’étais la fille qui se classait 30e et qui, tout à coup, dans un bon jour, sortait la tête de série. Maintenant que je suis la tête de série, je devine la hargne (la rage) des autres!»

Le tandem avec Alistair

Il y a quatre ans, Alistair Whittingham a contacté Sarah pour lui proposer de devenir son coach. «Il a tout apporté, dit-elle dans un grand rire. La réussite! Je ne sais pas si c’est parce qu’il est diplômé en psychologie sportive (il est expert en gestion du mental des sportifs). Mais il est coach de tir à l’arc depuis des années. Il est depuis 25 ans au club à Édimbourg (Écosse). En tout cas, je me sens bien dans ma tête. Et les résultats atteints ces quatre dernières années, c’est grâce à lui. Le tir à l’arc, c’est un sport moins physique que mental, en tout cas à mon niveau de compétition. Mon cerveau sait comment on tire mais il faut qu’il suive quand il y a la pression et les enjeux.»

Quels résultats?

«En février, j’ai été 5e au championnat du monde en salle et 2e au championnat d’Europe en 2017 et entre-temps 7e au championnat du monde en extérieur. Je suis chaque fois dans le top 10 au niveau mondial et au niveau européen. J’ai un soutien de l’Adeps. Je suis sportive de haut niveau sous contrat. L’Adeps fixe comme objectif le podium, donc je dois être dans le top 3. J’ai droit à une année où je ne remplis pas tout à fait mes objectifs. Mais cette année, je dois les atteindre.»

L’an passé, au championnat du monde, Sarah a perdu de très peu. «On tire quinze flèches en match et, en cas d’égalité, on est départagés par une flèche. Et mon adversaire l’a mise un rien plus au centre… C’est pour cela que j’ai perdu!»

Et l’entraînement ?

«Je m’entraîne tous les jours. L’archer doit faire attention à ses épaules. Je les renforce quand je peux par de la musculation mais je préfère plutôt tirer!»

Au quotidien, Sarah est souvent entre deux avions. «Je vis dans ma valise. J’habite à Édimbourg mais je bouge beaucoup. Je suis des cours à l’université d’Édimbourg, un master en management sportif.»

Conseils aux jeunes archers

« Les jeunes qui démarrent doivent avant tout s’amuser. Il faut avancer petit à petit. Comme tout le monde, je me suis amusée, mais il y a longtemps que c’est fini. Je prends toujours du plaisir, mais ce n’est pas pareil. Par contre, je suis heureuse de réaliser mon rêve d’enfant