Le Belge Luca Pecoraro, 24 ans, se produit dans un tas de pays avec son projet Todiefor (prononcez «toudaïfor»). Nous l’avons rencontré lors de sa venue aux Francofolies de Spa, en juillet. Questions-réponses relax et souriantes.

Pourquoi le nom «Todiefor»?

C’est une bête histoire. Quand j’avais 15-16 ans, j’aimais bien les graffitis qui mélangeaient les chiffres et les lettres. Et j’avais eu cette idée de 2D4, qui voulait dire 2+2:4, 2X2:4… Et en anglais, ça se prononce tou-di-for. Et j’ai remarqué que ça ressemblait à l’expression anglaise «to die for» qui veut dire, en gros «prêt à tout». Du coup, j’ai gardé ça quand j’ai démarré le projet il y a six ou sept ans.

Enfant, tu faisais déjà de la musique?

Je n’ai jamais fait de solfège ni d’instrument. D’ailleurs, je le regrette. Je joue du piano maintenant, mais quand je vois ce que les autres savent faire grâce au solfège, ça m’énerve… Par contre, je jouais beaucoup aux jeux vidéo. Et un jour, le serveur des jeux était en panne et un ami m’a dit: « Essaie Garageband». C’est un programme qui permet de composer et mixer de la musique sur ordinateur. J’ai commencé, j’ai trouvé ça marrant et j’ai jamais arrêté.

Qu’as-tu fait?

J’ai créé de la musique «club» que je partageais juste avec mes amis. Puis, on a posté ça sur Internet. Et étape par étape, un blog a parlé de moi, puis des articles, et puis, ça a démarré.

Aujourd’hui, comment décrirais-tu ta musique?

C’est très coloré, dansant, joyeux, même si ça parle de choses tristes.

Tu fais des remixes de musiques très différentes.

Oui, c’est la partie électro de ma musique. Je mets les chansons que j’aime beaucoup à ma sauce, avec des éléments à moi.

Tu écoutes de tout?

Oui. De la chanson française d’hier (Christophe, Patrick Juvet, Claude François…) et d’aujourd’hui, de la variété anglaise, de tout.

Et quand tu composes ta propre musique, ça se passe comment?

Je fais venir un chanteur ou une chanteuse, des musiciens, on se met ensemble et on essaie des trucs. On crée ensemble. C’est comme ça qu’on a créé Cool Kids, par exemple.

Sur tes morceaux, il y a de vrais instruments, pas uniquement des ordis?

Il y a toujours au moins un instrument – guitare, piano, flûte par exemple – et des bruits «organiques»: claquer des doigts, taper dans les mains…

Sur scène, les musiciens t’accompagnent?

Ça dépend du format. Si c’est un set DJ, je joue mes morceaux seul, avec des écrans, des jeux de lumières… Mais je fais des concerts aussi. Et là, c’est 100% en live avec des musiciens, un chanteur…

Tes parents écoutent et apprécient ta musique?

Héhé, ça a mis un peu de temps mais oui, maintenant. Et ils voient que ça marche, ils sont contents.

Tu vis de ta musique?

Oui, mais pas seulement des concerts. J’écris et je compose pour d’autres, je les aide à arranger leurs morceaux, j’essaie de me diversifier.

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