Le 21 août, la Grèce a tourné une page importante. Cela fait huit ans que le pays vit sous la tutelle (l’autorité) de l’Union européenne et du FMI (Fonds monétaire international). Que s’est-il passé pour que la Grèce perde ainsi sa liberté d’action durant huit ans?

En 2010, la Grèce a appelé à l’aide car elle n’arrivait plus à s’en sortir avec sa dette (de l’argent qu’elle avait emprunté et qu’elle devait rembourser). Au total, 350 milliards d’euros. Or, c’était des pays européens, notamment l’Allemagne et la France, qui lui avaient prêté cet argent. Pour éviter que la Grèce soit en faillite (incapable de rembourser ses dettes à la date prévue), l’Union européenne (UE) et le FMI entre autres lui ont encore prêté de l’argent. En huit ans, il y a eu ainsi trois programmes d’aide. À chaque fois, la Grèce a reçu de l’argent en prêt à condition de redresser (d’améliorer) sa situation financière. Comment? En augmentant les impôts (taxes), en diminuant les pensions (argent versé à ceux qui ont fini leur carrière), en réduisant les remboursements de santé (en cas d’hospitalisation notamment),… La vie est devenue très dure pour de nombreux Grecs qui ont exprimé à plusieurs reprises leur ras-le-bol.

En huit ans, la Grèce a perdu un quart de son PIB (elle a produit un quart de richesses en moins). Et désormais 4 jeunes sur 10 parmi les 15-24 ans sont sans travail et beaucoup quittent le pays. Le chômage grec est toujours le plus important de l’Union européenne.

Le 21 août, la Grèce est sortie des plans d’aide. Cela veut-il dire qu’elle pourra à nouveau vivre sans faire d’économies? Non certainement pas. Son gouvernement a dû s’engager à poursuivre un tas d’efforts. Et la Grèce restera sous surveillance stricte. Il y aura encore des taxes, des baisses d’allocations de chômage, de retraite… Car la plus grosse partie des 288,7 milliards qui ont été prêtés ne commencera à être remboursée qu’en 2032.

Alors, peut-on vraiment dire que la Grèce a tourné une page?