Ce 29 mai vers 10 h 30, deux agents de police se trouvent dans la rue des Augustins à Liège. Ce sont deux femmes. Elles s’appellent Lucile Garcia et Soraya Belkacemi.

Tout à coup, un homme arrive derrière elles et les attaque avec un couteau. Il crie «Allahou Akbar», ce qui veut dire «Allah (Dieu) est le plus grand» en arabe. Il prend ensuite les armes à feu des policières et tire sur elles. Il entre dans un café, où il ne voit personne, et ressort. Il tire ensuite sur le passager d’une voiture arrêtée à un feu rouge. Cyril Vangriecken, étudiant de 22 ans, perd la vie.

L’assaillant poursuit sa route et entre dans une école, l’athénée Léonie de Waha. Il prend en otage une femme de ménage. Les élèves, eux, sont évacués par l’arrière de l’école vers deux autres établissements scolaires du quartier.

Entre-temps, arrivent des policiers spécialement entraînés pour des situations violentes. Ce peloton antibanditisme se positionne. L’agresseur sort de l’école, tire sur eux, blesse quatre policiers, et se fait abattre. Il est 11 h, c’est terminé.

Qui et pourquoi?

Le responsable de ce drame s’appelle Benjamin Herman, il avait 31 ans. Cet homme était en prison depuis 2003 à cause de faits de vol avec violence, de trafic de drogue… Il devait normalement rester derrière les barreaux (en prison) jusque 2020. Mais il pouvait, à certaines conditions, sortir quelques fois de prison pour plusieurs heures. Cette pratique est prévue par la loi. Elle permet aux détenus de préparer leur retour dans la société (au sein de la population) après leur libération. Ils peuvent ainsi chercher un futur travail et un logement, réapprendre la vie en dehors de la prison. Ces permissions de sortie sont décidées au cas par cas, à certaines conditions, et le détenu doit obéir à certaines règles.

Selon le ministre de la Justice, Benjamin Herman avait déjà eu 11 permissions de sortie et 13 congés pénitentiaires. C’était encore le cas cette semaine. Il était sorti lundi à 7 h 30 du matin et devait retourner à la prison de Marche-en-Famenne mardi à 19 h 30. Mais cette fois, les choses ont mal tourné…

Quelques heures avant l’attaque de Liège, Benjamin Herman est soupçonné d’avoir tué Michaël Wilmet, un homme qu’il connaissait. La police se demande aussi s’il n’est pas coupable du cambriolage (vol) d’une bijouterie à Rochefort, la nuit de lundi à mardi. Peut-être les deux hommes ont-ils commis ce vol ensemble?

Les responsables de la prison n’ont visiblement pas réalisé que Benjamin Herman était à nouveau dangereux et risquait de commettre ce type de crime. L’explication est-elle à chercher dans la drogue? Dans les fréquentations de cet homme?

En prison, il était en contact avec des personnes «radicalisées». Il s’était converti à l’islam (avait choisi de devenir musulman). Cette religion prône la paix, l’aide et le respect de son prochain. Mais certains musulmans utilisent la religion, interprètent autrement ses textes sacrés et diffusent des messages de haine et de violence. Il y a des personnes qui se laissent convaincre et qui tuent soi-disant au nom de la religion. Est-ce ce qui s’est produit pour Benjamin Herman?

Beaucoup de questions restent sans réponse en ce moment. L’enquête devra déterminer ce qui a poussé cet homme à agir ainsi.