Ce 14 mai, Israël fêtait ses 70 ans. Ce pays a été créé en 1948, pour accueillir le peuple juif au bord de la Méditerranée, sur la côte orientale (à l’est). Le problème, c’est que des gens vivaient déjà à cet endroit: des Palestiniens. Résultat: depuis 70 ans, Israéliens et Palestiniens se disputent la même terre. Plus le temps passe, et plus Israël gagne du terrain, au détriment des Palestiniens.

Fête à Jérusalem

Pour ses 70 ans, Israël a reçu un cadeau: les États-Unis ont déménagé leur ambassade (représentation officielle d’un pays) vers Jérusalem. Les Américains reconnaissent ainsi officiellement cette ville comme capitale d’Israël.

Les Israéliens sont contents car ils revendiquent (déclarent) Jérusalem comme capitale. Mais c’est contraire au droit international. Jérusalem est, en principe, partagée entre Israéliens et Palestiniens, et ne peut être capitale ni des uns ni des autres. C’est en effet une ville où se trouvent des lieux sacrés, très importants, pour les musulmans, les juifs et les chrétiens. Il faut donc pouvoir laisser les croyants de ces trois religions accéder à ces lieux sacrés.

L’arrivée de l’ambassade américaine à Jérusalem est donc une marque de soutien importante pour Israël. Presque toutes les autres ambassades se trouvent dans la capitale reconnue par l’immense majorité des États du monde: Tel Aviv.

Des manifestations

La décision américaine a mis les Palestiniens en colère. Certains ont réagi le 14 mai. Le pire a eu lieu à Gaza.

La bande de Gaza est un petit bout de terre fermé de tous les côtés, une sorte de prison à ciel ouvert, où 2 millions de Palestiniens vivent dans des conditions intenables, inhumaines. La pauvreté, le manque de tout (électricité, eau potable, soins, travail, marchandises, nourriture…), l’enfermement, l’absence de liberté et le désespoir se sont ajoutés à la colère.

De plus, la plupart des Palestiniens sont des réfugiés: leurs grands-parents ont dû fuir leur maison il y a 70 ans, quand les Juifs ont pris leurs terres pour créer Israël. À cette époque, on leur a promis un droit au retour chez eux ou, si ce retour est impossible, à de l’argent. Cette promesse n’a jamais été tenue…

Le 14, des milliers de Palestiniens ont donc manifesté près des barrières de barbelés qui les séparent d’Israël. Ils ont montré leur colère, ont rappelé au monde leur existence, ont réclamé leur droit au retour. Ils ont lancé des pierres, brûlé des pneus pour envoyer des fumées vers Israël, et ont lâché des cerfs-volants imbibés d’essence pour provoquer des incendies côté israélien.

Les soldats israéliens ont répondu de façon très violente. Israël a considéré que ses frontières étaient menacées par des terroristes. Son armée a diffusé des gaz lacrymogènes (qui font pleurer, tousser…) avec des drones, mais aussi en tirant avec leurs fusils. En une journée, près de 60 Palestiniens ont perdu la vie, dont des enfants, et plusieurs milliers ont été blessés parfois très gravement.

Mardi, les violences ont repris à Gaza et en Cisjordanie, l’autre zone palestinienne. Heureusement, la journée a été moins dramatique.

Dans le JDE du 4 mai, notre dossier explique ce conflit en profondeur, en 4 pages.