Dimanche dernier, Bigflo&Oli ont mis en ligne leur dernier clip entièrement réalisé à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) et créé (malgré eux ?) la polémique. On t’explique.

« Ça va beaucoup trop vite », c’est le titre de la dernière chanson du duo de frangins toulousains, les rappeurs Bigflo&Oli. L’intégralité du clip a été réalisée grâce à l’intelligence artificielle, comme les artistes l’expliquent en début de vidéo : « On a donné nos paroles à une intelligence artificielle. Elle en a fait un clip. Le logiciel a généré 49 225 images. Aucun être humain n’a participé à la création de celles-ci. »

Questionner l’IA à travers le clip

Pour justifier ce choix, Bigflo&Oli expliquent dans la description de leur clip sur Youtube : « On a volontairement utilisé l’intelligence artificielle parce que le morceau parle des avancées toujours plus rapides de l’humanité et de jusqu’où celles-ci pourrait nous mener. L’utilisation de l’intelligence artificielle pour ce clip nous semblait intéressante pour interroger sur le futur de l’artiste au milieu de tout ça. »

Effectivement, le choix de l’IA pour le clip mis en lien avec les paroles peut se comprendre. Mais pourquoi cette décision de Bigflo&Oli d’utiliser l’IA pour leur clip fait-elle polémique alors ? Parce que de nombreux créateurs combattent l’utilisation de l’IA.

Vol et perte d’emploi ?

L’intelligence artificielle permet de créer une multitude de choses, y compris des œuvres d’art, des tableaux, des photographies, des illustrations. Des clips aussi. Pour y parvenir, les programmes d’IA doivent d’abord « apprendre » à les produire, en « se nourrissant » de milliards de données… qu’ils vont chercher dans les créations humaines. Il peut s’agir de textes, d’images, de sons… Tout ce qui pourra leur permettre de générer seuls de nouvelles œuvres.

Les grandes entreprises qui développent (créent) des IA ont conclu des accords avec des artistes, des groupes, des sociétés, etc., afin de pouvoir utiliser librement certains de leurs contenus. Mais cela n’empêche pas les développeurs d’IA de « voler » des œuvres par ailleurs. La grande majorité des données dont se servent les différentes IA sont d’ailleurs obtenues sans le consentement explicite (accord clair) des auteurs. Et cela gêne beaucoup d’entre eux.

Aussi, ces auteurs en guerre contre l’IA en veulent à Bigflo&Oli qu’ils accusent de promouvoir une technologie qui pourrait faire, pensent-ils, disparaître les artistes…