Pourquoi avoir fait ce film en dessins ?

Jean-Loup Felicioli : Moi, je dessine, c’est naturel pour moi de faire de l’animé. Maintenant, Alain, il est scénariste, donc il pourrait écrire pour un film. Mais les circonstances ont fait qu’on s’est rencontrés il y a une trentaine d’années et qu’on fait des dessins animés ensemble depuis.

Pourquoi abordez-vous le thème du chômage dans un film pour enfants ?

Alain Gagnol : On voulait que ça se passe dans le monde contemporain, actuel, réel. Quand j’ai écrit le scénario, je voulais décrire la relation entre un père et sa fille : un père qui aurait perdu tout courage et sa fille qui l’aiderait à remonter la pente. Le thème du chômage est arrivé assez vite parce que ça illustre bien les préoccupations du moment. Mais le sujet du film, ce n’est pas le chômage. La fermeture de l’usine est juste un déclencheur pour que l’aventure commence. C’est quand même un film de casse, avec des gangsters qui sont des enfants ! Des enfants qui veulent sauver leurs parents.

Vous vous êtes inspirés de personnages réels ?

Jean-Loup Felicioli : Non. Ils sont complètement inventés, que ce soit au niveau du caractère ou du dessin.

Quel est votre objectif ?

Alain Gagnol : C’est toujours de procurer de la joie et de raconter des histoires. Entendre et lire des histoires, c’est un besoin humain. On en a besoin pour se construire quand on est jeunes et, quand on est adultes, on en a besoin pour se distraire. Donc l’objectif, c’est de faire le meilleur film possible pour que les gens en profitent le plus possible.
Comment avez-vous travaillé les caractères des deux personnages principaux ?
Ce qui est intéressant dans le cinéma, c’est d’avoir deux personnages qui ont des caractères complètement opposés. Donc, là, on a Nina, une petite fille qui est courageuse et même imprudente. Et Mehdi, un garçon qui fait attention, qui réfléchit bien – parfois trop - avant de faire les choses. Les deux ensemble, c’est intéressant. Ça permet de décrire des caractères, des réactions et les relations entre êtres humains.