Tu fais partie de ceux qui créent le show. Comment démarre-t-on?

Pour Angèle, on a commencé en juillet 2021 pour la tournée qui allait commencer en avril 2022. J’ai imaginé une scénographie en fonction des danseurs, des musiciens, et évidemment d’Angèle, de sa peur ou pas du vide… puisqu’elle doit être à l’aise. Une fois qu’on a validé l’aspect visuel de la scénographie générale, on est entré morceau par morceau.

Tu crées sur ordi, en 3D, pour pouvoir imaginer le résultat?

Oui, on a un outil, un logiciel qui permet de visualiser toute la mise en scène avec vidéos, lumières… On a alors une idée de ce que ça va donner. Ensuite, je décris tout en textes, images et vidéos. Donc, la personne qui doit faire bouger les écrans, par exemple, elle a le cahier et les vidéos de chaque morceau pour savoir ce qu’elle doit faire. Ça prend du temps, mais tout le monde a les infos.

C’est toi qui as filmé les images vidéo et pris les photos projetées ?

On a posé les bases avec Angèle puis j’ai travaillé avec des studios qui ont d’abord présenté des dessins d’intention. On a validé, puis ils ont fait des maquettes (représentations partielles). Plus le temps passait, plus on avançait vers le résultat. C’est un gros gros travail.

Extrait du descriptif d’un projet de vidéo pour la tournée Nonante-Cinq

Combien y a-t-il de projecteurs ?

On a 300 projecteurs, ce qui est un gros dispositif. On n’a que du LED. Et puis, il y a toute une machinerie qui fait se déplacer les écrans, les éléments… On est les seuls à faire ça en France en ce moment.

Tu ne projettes pas que sur des écrans ! Il y a des effets bluffants !

Je peux envoyer de la vidéo dans les projecteurs lumière, sur de l’eau, de la fumée… La seule chose qu’on ne peut pas faire, c’est projeter sur du noir. Un des plus grands moments du show, c’est quand on utilise un tulle (voile) presque transparent. On projette la vidéo dessus et on joue avec les LED derrière pour immerger Angèle dans l’image.

Pour la tournée, toute la création est programmée dans des ordinateurs. Tu n’as plus rien à faire en concert ?

Tout est restitué automatiquement en concert, mais on a toujours des choses sous la main. Et je m’occupe toujours du lien entre le public et l’artiste. Donc, je ne lâche pas Angèle des yeux et je la suis, je l’éclaire, je l’éteins…

Dois-tu adapter les programmations aux salles ?

Tous les jours, on remet les lumières aux bons endroits, en fonction de la salle, mais on ne modifie pas grand-chose, en général, si on est dans des Zénith. Par contre, si on arrive dans une salle qui n’a pas la capacité de recevoir tout, on doit s’adapter…

Pour lire un plan de scène pareil, il faut être un pro, non?!

Où es-tu, pendant le concert ?

Je suis en régie, dans le public.

Tu peux créer le light pour plusieurs artistes en même temps et les suivre en tournée la même année ?

Oui. J’ai fait Vitalic, Aaron, Soprano, Dadju, Vitaa et Slimane. Parfois, je ne fais que la lumière, ou que la scénographie, ça dépend. Si j’ai deux dates en même temps, j’ai un binôme qui peut me remplacer. Mais là, ma priorité, c’est Angèle.

Quelle question ai-je oublié de poser ?

« Et les smartphones ? » En résidence, je fais des tests avec mon smartphone, pour voir si ça passe bien, parce que je sais que le public va filmer et faire des photos. Si ça passe pas, c’est un problème. Je regarde tout le temps si Angèle est belle. Si son visage est vert, ça va pas, je change mes éclairages. Ça doit être tout le temps nickel pour les réseaux sociaux et Insta, notamment.

Retrouve l’intégralité du dossier sur les coulisses de la tournée d’Angèle ici !