Pour Gabin Tomasino (13 ans) et Marguerite Schumacker (16 ans), les interprètes de Ducobu et de Denise, ce film est une grande première. Elie Semoun, lui, en plus de jouer le professeur Latouche, est le réalisateur du film. C’est la deuxième fois qu’il endosse les deux rôles.

On a croisé les réponses des trois comédiens.

Que raconte le film « Ducobu président » ?

Imagine une école où la récré de midi serait suivie par une sieste, où la dictée serait remplacée par un cours de tricherie et où la cour de récré ressemblerait à une fête foraine. C’est, dans les grandes lignes, le programme défendu par Ducobu lorsqu’il se présente pour l’élection du président des élèves. La remportera-t-il, face à Léonie ?

Camille : Comment avez-vous eu l’idée de faire ce film ?

Elie Semoun (Monsieur Latouche) : C’était les présidentielles en France, donc on voulait aborder ce thème-là. Et aussi, celui de l’éducation. On voulait un peu se moquer des nouvelles méthodes d’éducation, de comment l’éducation moderne est envisagée.

Camille : Est-ce compliqué de réaliser un film et de jouer dedans en même temps ?

Elie Semoun : Oui, c’est compliqué. Franchement, j’étais moins fatigué quand je ne devais faire qu’un des deux. Mais quand il y avait une semaine où je réalisais, sans tourner, ça me manquait. Mon vrai métier, c’est de jouer. Mais diriger les acteurs, c’est génial aussi.

Le JDE : Est-ce difficile de diriger des enfants ?

Elie Semoun : Très difficile. Ils sont déconcentrés, ils se fatiguent très vite. On doit beaucoup discuter avec eux, être à leur écoute et les aimer. Un acteur qui comprend ce qu’il joue, il joue bien. Donc il fallait leur expliquer tout le temps ce qu’on faisait parce que les enfants ne comprennent pas toujours ce qu’ils jouent.

Camille : Avez-vous appris des techniques de triche grâce à Ducobu ?

Elie Semoun: C’est surtout moi qui les ai inventées (rires). Donc moi, j’en connais plein, maintenant.

Marguerite Schumacker (Denise) : Oui, parce que moi, je ne suis pas une tricheuse. La plus drôle, c’est avec le drone, quand Latouche se retrouve à gifler le directeur.

Gabin Tomasino (Ducobu) : Oui, comme celle du drone, mais je n’ai pas pu la reproduire parce que les moyens sont trop compliqués. Moi j’utilise la bonne vieille technique qui est de sortir la feuille de cours du casier ou du cartable.

Le JDE : Est-ce que vous êtes ou étiez du genre à tricher à l’école ?

Elie Semoun : Pas du tout. Ma mère était prof de français et je n’étais pas du tout dans ce délire-là. J’avais peur de me faire avoir. Et je n’étais pas trop mauvais. Donc, je ne trichais pas beaucoup. Je suis contre la triche d’ailleurs. Même dans la vie, de manière générale, je n’aime pas tricher.

Marguerite Schumacker : Je ne suis pas une tricheuse. Si j’entends une réponse sans faire exprès, j’en profite. Mais je ne triche pas délibérément.

Camille : Est-ce que vous ressemblez à votre personnage ?

Elie Semoun : Heureusement que non (rires). Il est fou ce mec. Latouche est fou, lâche, hystérique, colérique. Donc non, je ne lui ressemble pas. J’y ai mis un peu de moi mais juste la drôlerie du personnage.

Gabin Tomasino : Beaucoup. Sur tout, en fait, sauf sur les notes. Moi j’ai de bonnes notes. Mais sur la nourriture, sur les bêtises, le côté malicieux, ça c’est pareil.

Marguerite Schumacker : Pas du tout ! La seule chose, c’est que je suis aussi motivée que Denise quand je veux atteindre quelque chose mais on n’utilise pas les mêmes méthodes. C’est une brute.

Camille : Auriez-vous aimé être dans une école comme dans le film ?

Elie Semoun : J’étais un peu dans une école comme ça. J’avais un prof aussi taré que Latouche.

Gabin Tomasino : Oui mais je crois que je ne suis pas le seul. Je pense que même Adèle, qui joue Léonie, le voudrait. C’est l’école qu’on rêve. Après, ça reste l’école où on n’apprend pas et qui fait que le futur est moche. Mais moi, j’aimerais effectivement une école comme ça.

Camille : Comment ça se passe sur le tournage ?

Marguerite Schumacker : Avec la présence d’autant d’enfants, l’ambiance était hyper bienveillante. On a eu de la chance. On a été un peu maternés même si on n’hésitait pas à nous recadrer s’il y avait des soucis. Et puis Elie, c’est un grand enfant, c’est le premier à faire de bêtises. C’était beaucoup d’amusement. Les enfants s’amusaient vraiment dans les décors, la piscine, etc.

Gabin Tomasino : ça s’est super bien passé. Quand on attendait notre tour, on s’amusait beaucoup. Et quand les caméras tournaient, on s’amusait aussi beaucoup. Donc c’était une partie de plaisir. Dès que j’avais le temps, j’allais jouer avec les figurants. Je me suis fait des potes.

Le JDE : Et ce n’était pas trop difficile d’apprendre les textes ?

Gabin Tomasino : ça n’a pas été difficile pour moi parce qu’à chaque fois que je m’ennuyais, je relisais les textes. Le scénario, j’ai dû le lire 14 fois. 

Camille : Est-ce que vous connaissiez d’autres acteurs avant le film ?

Gabin Tomasino : Non, parce que c’est mon tout premier casting, mon tout premier film. C’est mon tout premier tout. Je n’avais rien fait avant. Au début, j’étais paralysé face à Elie Semoun, tellement il m’impressionnait. Et puis c’est passé.

Camille : Ça vous fait quoi de vous voir à l’écran ?

Gabin Tomasino : Je suis très ému. Mais ce qui m’émeut le plus, c’est de voir mon nom dans l’intro. Là, mon cœur se détache et c’est le plus beau moment pour moi.

Marguerite Schumacker : C’était très dur. Je n’aime pas du tout du tout. C’est comme quand on écoute sa voix après un message vocal. C’est la même chose mais en dix fois pire. On se voit, on s’entend mais on n’est pas nous non plus. On est avec une autre coiffure, des autres habits. Moi je suis très critique mais j’essaye de me dire « ce n’est pas moi, ce n’est pas grave ».

Elie Semoun : Ça ne me fait plus grand-chose parce que j’ai l’habitude. J’ai un regard très critique sur ce que je fais. Je ne suis pas souvent content de moi mais dans l’ensemble, j’ai fait ce que je voulais faire.

Camille : Comment avez-vous géré le tournage avec l’école ?

Marguerite Schumacker : Les enfants français avaient quelqu’un pour les aider à se motiver. Moi comme je suis plus grande, je n’en avais pas vraiment besoin. Il y avait un peu de travail après le tournage. Mais J’ai une super amie qui m’a bien aidée. C’était fatigant mais ça a été.

Le JDE : L’école était d’accord que tu rates un mois de cours pour le tournage ?

Marguerite Schumacker : Il a fallu les convaincre. J’ai dû prouver que j’étais motivée. Et comme j’ai géré mon année, tout s’est bien passé.

Camille : Avez-vous encore de la voix après les tournages ?

Elie Semoun : C’est vrai que je crie beaucoup mais j’ai l’habitude de me servir de ma voix donc il n’y a pas de problème. J’ai fait beaucoup de doublages. J’ai fait la voix de Sid dans L’Age de glace, par exemple. Donc j’aime bien jouer avec ma voix.

Camille : Est-ce qu’il y aura un cinquième film Ducobu ?

Elie Semoun : Si celui-ci a du succès, oui, il y aura un cinquième. Si on fait un gros bide, on pourra dire adieu à Ducobu.