La sioule, c’est un vrai jeu de balle pratiqué en équipe, en France. Un jeu traditionnel, médiéval (du Moyen Âge).

Cet album s’intitule « Banana » sioule. Pourquoi banana ? 

Je voulais faire un album feel good (qui fait du bien). Et banana, c’est la « banane », l’emblème (image) du sourire ! Je voulais que cette impression soit donnée avant la sioule, qui est très violente.  La sioule, c’est un sport que j’ai pratiqué quand j’étais petit, une sorte de rugby sans règles, qui se joue sur n’importe quel terrain. Pour cet album, j’ai eu l’idée de montrer la sioule dans l’eau.

L’album démarre par un match : actions qui s’enchaînent, vitesse… Est-ce cela que vous aimez montrer dans
une histoire ?

Oui, j’ai été à l’école Gobelins (école de l’image d’animation, en France). J’ai toujours aimé rendre le mouvement des corps. J’ai trop lu de BD figées, avec de chouettes histoires mais avec des corps qui ne bougent pas ! Je voulais montrer des ados en mouvement. On le sait, rester sur sa chaise trop longtemps, ça ne fait pas de bien.

Tout ce rythme est montré par un dessin très simple, épuré. 

Dans les mangas, il y a souvent beaucoup d’effets (des lignes de vitesse, des niveaux de gris). N’étant pas Japonais, j’ai envie de faire du manga à ma manière. Donc, mon dessin est simple. Tout (sauf la couverture) est en noir et blanc et les différents gris décrivent toutes les ambiances (nuit, jour, joie…). 

L’histoire se raconte d’abord par les images. Parfois, sans mots… mais on sent la tension entre Héléna et son père.

C’est l’adolescence. Et, à la campagne, père et fille travaillent dur à la ferme. Leur capacité physique hors norme rend les choses encore plus explosives. Je voulais mettre en images des choses que l’on ne voit pas dans la réalité. C’est du cinéma d’action. Et je voulais que l’histoire se déroule dans un endroit où il fait bon vivre.

Héléna veut entrer à l’École supérieure de sioule. Mais elle va devoir se faire une place.  Restera-t-elle l’héroïne de la série ?

Oui, mais d’autres personnages vont tenter de lui voler la vedette. J’aimerais aller plus loin que trois albums. Dans ma tête, j’ai dix tomes écrits !

On dirait que les personnages sont vrais…

J’ai 40 ans, j’ai grandi avec Dragonball et ce genre-là m’a marqué.  Je ne m’en suis jamais détaché. Ça correspond exactement aux histoires que j’ai envie de raconter qui sont énormément liées à mon vécu. Banana sioule met en scène mon groupe d’amis quand j’étais enfant, du temps, où je jouais à la sioule. J’ai vraiment raconté mon vécu. Ça rend les choses plus faciles ! Je voulais qu’Héléna soit solaire, qu’on ait envie de s’y attacher, sans en tomber amoureux, car elle est à l’écoute des autres, très déterminée et elle fait corps avec la nature.

Banana sioule, Michaël Sanlaville, éd. Glénat, 208 p., à partir de 10 ans.