Depuis trois ans maintenant, Fleur Deman, 11 ans, est doubleuse: elle prête sa voix pour des publicités ou des dessins animés. Elle incarne, par exemple, sur Disney Junior, la voix française de Tina, dans Tina et Tony ou encore celle de Bingo dans Bluey.

«C’est grâce à ma maman que j’ai commencé à faire du doublage car elle était déjà dans ce milieu. On lui a demandé si je pouvais faire du doublage et j’ai accepté. J’ai commencé par des publicités et puis après, il y a eu des dessins animés», nous raconte Fleur.

Si Fleur aime beaucoup ce qu’elle fait, elle n’est pas certaine encore d’en faire son métier quand elle sera adulte. «Ce n’est forcément ce que j’ai envie de faire plus tard. En tout cas, ce n’est pas mon rêve. Mais, c’est possible que je le fasse… C’est difficile à dire, on ne sait pas ce qui se passera».

Comment ça se passe?

Lorsqu’elle collabore pour une série de dessins animés, comme c’était le cas avec Tina et Tony, Fleur y consacre pas mal de temps. «Avec la série, j’enregistrais une semaine sur deux. Maintenant que les deux séries sont finies, c’est plus irrégulier. Je ne sais pas encore ce que je vais faire, j’attends qu’on me propose des projets».

Si aujourd’hui, elle est rodée à l’exercice, il lui a fallu un peu de temps pour s’habituer au doublage, aux outils, aux méthodes de travail des différents directeurs de plateau… Il ne faut parler ni trop vite, ni trop lentement et être capable de mettre la bonne émotion dans la voix. «Je n’ai jamais pris de cours, j’apprends au fil du temps, avec l’expérience. J’avais des difficultés à lire quand j’étais plus petite et le doublage a beaucoup amélioré ma lecture».

Pour poser sa voix sur une publicité ou un dessin animé, Fleur n’a pas besoin d’apprendre son texte par cœur, «sauf pour la chanson de Tina et Tony, j’ai quand même dû apprendre les paroles», elle se rend en studio, accompagnée du directeur de plateau et de l’ingénieur du son.

Le texte qu’elle doit lire apparaît sur un écran, avec des barres rouges, pour lui indiquer les moments où elle doit parler. Lorsque les mots sont plus petits, Fleur doit parler plus vite, lorsque les mots sont plus grands, elle doit parler plus lentement. En cas d’erreurs, il y a plusieurs prises. L’ingénieur du son peut aussi «tricher» un peu pour que la voix colle bien à l’image. «Je ne fais pas spécialement d’exercices avant un enregistrement, mais j’écoute le doublage en version originale. En russe ou en anglais.»