Washington, la capitale des États-Unis, est barricadée comme jamais, avec des barrières partout, et quelque 25 000 soldats postés dans les rues, et dans et autour du Capitole (Parlement). Après l’invasion de ce bâtiment le 6 janvier, l’alerte sécurité est devenue maximale, la crainte d’attaques ou d’attentat sérieuse. Les capitales des 50 États du pays sont elles aussi sous haute surveillance.

Le départ d’un président ne se sera s’est très rarement passé dans un tel climat de tension. Donald Trump quitte la Maison Blanche, lieu de vie et de travail du président américain, comme il y était arrivé et comme il y a vécu: dans un grand fracas!

Il est tellement furieux d’avoir perdu les élections qu’il a même décidé de ne pas être présent à la cérémonie d’investiture (d’entrée en fonction) de son successeur., aujourd’hui à midi (18 h en Belgique). C’est la première fois, en 150 ans, qu’un président sortant décide de ne pas assister à cette cérémonie.

Changer de cap

Le nouveau président élu, le nouveau capitaine du navire américain, c’est Joe Biden. En principe, il doit rester à la barre pendant quatre ans. Il a annoncé vouloir, dès les premières heures, diriger le bateau dans une autre direction. Son équipe a expliqué qu’il fallait sans perdre de temps «réparer les dégâts les plus sérieux mais aussi permettre au pays d’avancer».

Quatre grandes urgences sont pointées:

– la crise du covid-19. La maladie a déjà tué 400 000 personnes aux États-Unis et un million de nouvelles contaminations sont comptabilisées chaque semaine.

– l’effondrement économique du pays, essentiellement dû au covid-19. Biden veut soutenir les familles, renforcer les aides alimentaires…

– le réchauffement climatique. Biden veut ré-engager immédiatement son pays dans l’Accord de Paris, pour lutter contre le réchauffement. Trump avait fait retirer les États-Unis de cet Accord, adopté en 2015 par les 197 États du monde. Biden veut que son pays participe à l’effort mondial pour produire moins de gaz à effet de serre, responsables des changements climatiques.

– les inégalités et les tensions raciales. La haine et les oppositions envers les gens de couleur se sont aggravées pendant les quatre années de pouvoir de Trump. Biden annonce vouloir changer ça. Il veut notamment régulariser, donner des papiers officiels, à des étrangers qui vivent aux États-Unis sans permis, parfois depuis plusieurs dizaines d’années. Autre exemple: il veut annuler l’interdiction d’accès au territoire pour des personnes qui viennent de certains pays à majorité musulmane (où le plus grand nombre d’habitants ont l’islam pour religion).

Trump avait mené son pays dans une direction radicale, extrême, qui avait choqué ou, au contraire, séduit. Le pays est très divisé. C’est un fameux défi pour Biden de parvenir à réunir, rassembler, calmer le jeu…