Depuis 30 000 ans, il n’y a plus qu’une seule espèce humaine sur Terre, la nôtre, celle des homo sapiens.

Avant nous, il y a eu d’autres espèces d’hominidés (mot désignant l’homme actuel et tous ses ancê­tres disparus). Peut-être avez-vous entendu parler de l’homme de Neandertal? Ce grand chasseur a peuplé l’Europe et l’Asie pendant 300 000 ans avant de disparaître mystérieusement il y a 30 000 ans.

Tous ces hominidés avaient-ils conscience de la mort ?

Nous avons posé la question à Cécile Jungels, elle est archéologue au Préhistomuseum de Flémalle. «Les plus anciennes sépultures retrouvées datent d’il y a 100 000 ans avant notre ère. Il s’agit de sépultures de l’homme moderne (homo sapiens) mais l’homme Neandertal en a réalisé également.»

Comment savez-vous que ce sont des sépultures?

On le voit car le squelette est retrouvé dans une position anatomique (tous les os sont au bon endroit sur le corps). Cela montre que le corps a été enfoui volontairement, placé dans une certaine position, et directement recouvert de terre. On peut deviner aussi que c’est une sépulture si l’on trouve les traces d’un aménagement particulier de la tombe, comme des dalles de pierre qui protègent le corps. Enfin, on retrouve parfois des objets qui accompagnent le défunt, comme des ossements d’animaux ou des parures.

Il y a 100 000 ans comment vivaient ces hommes préhistoriques?

C’était des chasseurs-cueilleurs nomades (en déplacements continuels) Ils taillaient la pierre, fabriquaient des outils, avaient des pratiques de chasse assez élaborées. On pense qu’ils avaient le langage. Ils devaient se parler pour organiser ensemble leur vie, partager la façon d’enterrer leurs morts… C’était des gens intelligents.

À ces époques, on constate aussi qu’en plus de la conscience de la mort, il y a aussi un soin et une solidarité envers les vieillards. On le constate en retrouvant certains squelettes. On l’a aussi découvert dans les sépultures des fœtus (des bébés).

Mais la conscience de la mort est peut-être plus ancienne que 100 000 ans avant notre ère. En tout cas, on a retrouvé des traces qui permettent de le penser. Mais tous les experts ne sont pas encore d’accord là-dessus.