Notre pays est jeune lorsque la guerre éclate: il n’a que 84 ans, c’est peu pour une nation! Il ne pense pas être touché par le conflit qui a éclaté entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie. En effet, François-Ferdinand, l’héritier du trône d’Autriche-Hongrie, vient d’être assassiné par des Serbes! Le crime s’est passé à Sarajevo, en Bosnie, un pays qui fait partie de l’Autriche-Hongrie depuis 1908 et que la Serbie aimerait bien annexer (rattacher). Le 28 juillet 1914, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.

La Belgique se croit protégée car elle est neutre. En réalité, cette guerre s’étend rapidement en raison des alliances militaires (Triple-Alliance et Triple-Entente, voir page 1). La Russie se met aux côtés de la Serbie. Et l’Allemagne, alliée de l’Autriche-Hongrie, déclare la guerre à la Russie et à la France (deux pays alliés contre elle).

Le 2 août 1914, l’Allemagne envahit le grand-duché de Luxembourg. Pour atteindre la France, elle doit traverser la Belgique mais notre gouvernement refuse. Le 4 août, l’Allemagne entre en force, c’est aussi la guerre chez nous! La Grande-Bretagne, garante de la neutralité de notre pays, décide d’affronter l’Allemagne. Notons que l’Italie quittera la Triple-Alliance en 1915 pour rejoindre l’autre camp.

Le conflit se généralise à toute l’Europe. Les pays, qui ont des colonies, iront jusqu’à chercher des soldats dans ces régions lointaines sur lesquelles ils ont autorité. Des Canadiens, des Jamaïcains, des Africains… vont ainsi être impliqués dans la guerre. Des dizaines de pays s’affronteront aux quatre coins du monde!

Une guerre courte?

En Belgique, notre armée résiste vaillamment à l’assaut allemand du 4 août. Mais les forces sont inégales. Après Liège, Namur et Bruxelles, c’est Anvers qui tombe dans les mains ennemies. Un habitant sur cinq en Belgique fuit cette invasion allemande, en prenant la direction de la France, de l’Angleterre et des Pays-Bas. Au total, 1,5 million de personnes sont jetées sur les routes, cherchant refuge et protection ailleurs.

L’armée belge s’épuise, elle continue à lutter contre l’armée allemande, en remontant vers le nord-ouest du pays (donc vers la Flandre). Elle reçoit le renfort de soldats français et anglais et réussira à bloquer les Allemands en inondant toute la plaine de l’Yser (un petit fleuve sur la côte). L’armée allemande doit reculer pour échapper à la noyade. Ce front (champ de bataille) ne bougera plus jusqu’en 1918….

Le second front

Il y a un autre front à l’est du continent où les Allemands affrontent les Russes. Là, il n’y a aucune tranchée. Les armées se battent sur de vastes plaines, marchant des dizaines, voire des centaines de kilomètres… Fin 1916, l’Allemagne domine la Russie. Celle-ci renonce à la guerre un an plus tard. En Russie, la révolution a éclaté, et la population affamée a renversé (chassé) le tsar (titre d’empereur en Russie) au pouvoir. L’armée ne veut plus se battre. La Russie signe donc un arrêt des combats, autrement dit l’armistice.

Cet arrêt russe convient bien aux Allemands qui vont ramener leurs soldats sur le front à l’ouest pensant alors qu’une victoire est possible. Les États-Unis, eux, décident d’entrer dans la guerre et de se battre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne.

Les canons se taisent

Pour l’Allemagne, le vent tourne. Les défaites se multiplient, son armée épuisée, sa population affamée et en colère. En novembre 1918, la révolution éclate à Berlin. L’empereur Guillaume est renversé et s’enfuit. Le 11 novembre 1918, les chefs militaires allemands signent l’armistice, l’arrêt des combats. La guerre est finie!