L’Unicef et Pure Earth ont publié aujourd’hui un rapport qui contient les conclusions d’une grande enquête mondiale. Cette enquête est centrée sur le plomb, un métal bien connu et largement utilisé dans le monde.

On sait depuis longtemps, maintenant, que le plomb peut se retrouver dans le corps humain et y faire des dégâts. Si on a trop de plomb dans le sang, on n’est pas malade tout de suite. Mais le plomb peut causer des dégâts dans le cerveau, avoir des effets sur la santé mentale et les comportements (rendre violent, par exemple), provoquer des maladies aux reins ou au système cardiovasculaire (le cœur et la circulation sanguine)… Chez les enfants, trop de plomb dans le sang peut causer des problèmes de développement (l’enfant ne grandit pas normalement).

Certains États, surtout des pays riches, ont donc pris des mesures. Par exemple, l’essence qui contient du plomb est interdite presque partout. Les canalisations pour l’eau, autrefois en plomb, ont été remplacées à de nombreux endroits. La plupart des peintures qui contenaient du plomb ont été interdites dans les pays à revenu élevé. Ces mesures ont fait baisser le taux de plomb dans le sang des habitants de ces pays.

800 millions d’enfants intoxiqués

Malheureusement, le problème n’est pas résolu partout! D’après l’étude rendue publique ce 30 juillet, 800 millions d’enfants dans le monde auraient 5 microgrammes de plomb ou plus par décilitre de sang. Autrement dit, 0,000005 grammes par décilitre (dixième de litre). Ça parait très peu, mais c’est le seuil à partir duquel les scientifiques estiment qu’il faut réagir…

La moitié des enfants touchés par ce problème vivent en Asie du Sud. En Belgique, plus de 400 00 enfants seraient concernés.

D’où vient ce plomb qui parvient à entrer dans nos organismes? À certains endroits, il reste des peintures qui contiennent du plomb, de l’essence au plomb, des canalisations en plomb… Il y a aussi beaucoup d’enfants, dans les pays pauvres, qui respirent les fumées et les poussières de plomb quand ils trient et brûlent des objets dans les décharges (tas de déchets) pour en récupérer les métaux et les vendre. Mais la cause majeure dans les pays pauvres, c’est l’activité de recyclage des batteries de voiture! Cela se fait souvent de manière informelle (pas officielle), sans règles ni mesures de précaution. Les ouvriers ouvrent les batteries, déversent sur le sol l’acide et les poussières de plomb qu’elles contiennent, font fondre le plomb dans des fourneaux qui recrachent des fumées toxiques sur la région… Des cours d’eau, le sol, l’air sont pollués et les gens boivent, mangent, respirent du plomb sans le savoir!

L’Unicef et Pure Earth demandent que l’on informe les populations, que les pays fassent tester leurs citoyens et suivent l’évolution de leur santé. Qu’ils fassent des lois et établissent des règles pour que les activités liées au plomb, notamment le recyclage des batteries, soient faites en toute sécurité. Les deux organisations réclament que l’on contrôle les entreprises et que l’on interdise les produits à base de plomb. Ils veulent que les endroits pollués soient assainis (rendus sains, sans danger). Espérons qu’ils seront entendus!