Cette semaine, devant la cour d’assises de Bruxelles, a démarré un procès important. Il concerne un moment grave de l’histoire de ces 25 dernières années: le génocide du Rwanda. De quoi s’agit-il?

Il y a 25 ans, au Rwanda, un pays d’Afrique de l’Est, au moins 800 000 personnes, sur 7 millions d’habitants, ont perdu la vie. On parle de génocide quand on essaie d’éliminer tout un peuple ou toute une ethnie (groupe ayant sa langue et ses habitudes de vie). Dans ce cas-ci, une partie de la population, essentiellement des Hutu, a tué une autre partie de la population, du peuple tutsi. Pendant une centaine de jours, des nombreux Hutu ont tué des Tutsi et des Hutu modérés (qui acceptent la présence des Tutsi).

Un voisin qui a trahi ?

L’homme qui est jugé s’appelle Fabien Neretsé. Il est de nationalité rwandaise et âgé de 71 ans. Dans les années qui ont précédé (avant) le génocide, il avait été directeur de l’office qui réglementait la production, la vente et l’exportation de café au Rwanda.

Il est accusé d’avoir dénoncé ses voisins tutsi aux militaires rwandais. Parmi ces familles dénoncées, il y avait une Belge, Claire Beckers, ainsi que le mari de celle-ci, Isaïe Bucyana, et leur fille Katia. Ces personnes ont été abattues: 11 personnes sont mortes et 3 ont été laissées pour mortes mais ont survécu.

C’est parce que, très peu de temps après la fin du génocide, plusieurs victimes résidant en Belgique ont déposé plainte que le procès a lieu ici.

Fabien Neretsé est aussi accusé d’avoir créé dans son village natal à Mataba, dans le nord-ouest du Rwanda, une milice Interahamwe responsable de très nombreux massacres de Tutsi et de Hutu modérés.

Les milices interahamwe étaient des civils hutu entraînés et armés qui participaient au génocide.

L’accusé conteste tous les faits qui lui sont imputés (dont on l’accuse).

Son procès devrait durer 6 semaines.