Le Canada produit du pétrole. Les réserves d’or noir (surnom donné au pétrole) sont situées principalement à l’ouest du pays, dans la province d’Alberta. Des gros tuyaux, appelés oléoducs ou pipelines, transportent le pétrole des lieux où il est extrait vers les endroits où il sera traité et vendu. Le Canada est traversé par des kilomètres d’oléoducs géants.

Depuis plusieurs années, un projet de construction d’un nouvel oléoduc de 1 150 km de long, à l’ouest du pays, entre la ville d’Edmonton (province d’Alberta) et Burnaby près du port de Vancouver (province de Colombie britannique) fait beaucoup parler de lui. Le nouvel oléoduc serait construit à côté du Trans Mountain, un pipeline qui fonctionne depuis 1953. Le nouvel oléoduc permettrait de transporter trois fois plus de pétrole entre Edmonton et Burnaby, afin de le vendre en Asie.

Ceux qui sont pour

Le projet d’extension (agrandissement) du Trans Mountain divise. Le gouvernement canadien, les autorités de l’Alberta et certaines populations autochtones (indigènes) sont pour sa construction car il permettrait de développer l’activité économique et créerait des emplois. En 2018, le gouvernement canadien a même racheté le projet d’extension du Trans Mountain à Kinder Morgan, la société qui exploite l’oléoduc en service depuis 1953.

Ceux qui sont contre

Des associations de défense de l’environnement, certaines populations autochtones et les autorités de la province de Colombie-Britannique sont contre le projet d’extension du Trans Mountain. Et ce, principalement à cause des risques qu’il fait courir à l’environnement. Du pétrole peut s’échapper de l’oléoduc et polluer les sols. Le Trans Mountain traverse des espaces sauvages dans les montagnes Rocheuses.

Avec l’extension de l’oléoduc, le risque de marées noires (fuites de pétrole dans la mer) augmente car un plus grand nombre de pétroliers (navires qui transportent du pétrole), fréquenteront la côte pour venir chercher le pétrole. Chacun de ces navires peut avoir un problème et laisser s’échapper du pétrole dans la mer. L’augmentation du trafic maritime pourrait aussi perturber la faune marine et particulièrement les orques, une espèce de mammifères marins en danger, qui vivent dans cette zone.

Enfin, pour les défenseurs de l’environnement, transporter de plus grandes quantités de pétrole, alors qu’on lutte en même temps contre le réchauffement climatique, n’a pas de sens. Quand on brûle du pétrole pour se chauffer, faire tourner les usines, se déplacer, produire de l’électricité…, on rejette dans l’air des gaz responsables du réchauffement climatique.

Le 18 juin, le gouvernement canadien doit dire s’il autorise la construction du nouvel oléoduc. Il avait déjà donné cette autorisation en 2017 mais il avait dû faire marche arrière suite à des décisions de justice. Que va-t-il décider cette fois? Le Premier ministre Justin Trudeau a souvent répété que le projet était «d’intérêt national».