Noa, Sophia et Julien ont rejoint un groupe d’enfants pour une séance d’auto-hypnose. Mais qu’est-ce que c’est?

L’explication va leur être donnée par Bénédicte Naudeau, une psychologue (une spécialiste de l’étude des comportements et des caractères humains). En parlant d’hypnose, elle parle aux enfants d’un état naturel qu’ils connaissent tous: le jeu devant les écrans. En pareille situation, l’attention de l’enfant est totalement portée vers l’écran. Si une personne l’appelle à ce moment-là, pour manger par exemple, il risque de ne pas l’entendre ou de ne pas enregistrer ce qu’elle lui dit. «En pareil moment, vous êtes hypnotisés» explique Bénédicte.

L’émotionnel et le rationnel

Elle dessine sur un tableau un cerveau humain. Elle le divise en deux. D’un côté, la sphère des émotions (la peur, la joie, la tristesse, la colère…), de l’autre, la sphère de la rationalité (les raisonnements, la réflexion, la décision…). «Un bébé n’est que dans les émotions, explique Bénédicte Naudeau. Il ne sait pas encore parler, raisonner, analyser… Il croit tout ce qui lui arrive. Si, en maternelle, on lui répète qu’il/elle est moche, bête ou maladroit(e), cette croyance va s’installer dans la partie émotionnelle de son cerveau. Bien sûr, il ne s’en rend pas compte. Par la suite, lorsqu’il apprendra à lire, calculer et raisonner, certaines croyances peuvent faire un barrage. S’il se croit bête et qu’il rencontre justement une difficulté, en math par exemple, celle-ci va s’amplifier. Nos émotions l’emportent toujours sur notre raisonnement.»

Peut-on désinstaller cette croyance ou installer de la confiance? Selon Bénédicte, c’est possible en pratiquant l’auto-hypnose. On peut installer dans le cerveau émotionnel l’information: «Je réussis de mieux en mieux en math».

Comment réussir cela?

L’auto-hypnose installe dans le cerveau une porte entre la partie rationnelle et la partie émotionnelle. Comment? En utilisant les sens. Nous en avons cinq: la vue, le toucher, l’ouïe, le goût et l’odorat. Si l’on mobilise trois de ces cinq sens – en général, la vue, l’ouïe et le toucher – on peut se mettre en auto-hypnose.

Pratiquement, Bénédicte met les enfants devant des cibles, leur demande d’en fixer le centre (la vue), tout en écoutant leur respiration (l’ouïe) et en serrant le poing (le toucher). Elle les invite en plus à dire trois fois le mot «chance» (car c’est un mot positif).

En fait, elle les met en situation de gros travail cérébral (du cerveau) et alors, la porte s’ouvre.

Les enfants réalisent un exercice d’auto-hypnose. Par deux, ils doivent plier, à tour de rôle, le bras de l’autre. Mais quand ils mobilisent trois sens d’une certaine façon, leur bras se raidit bien plus fort. Ils découvrent aussi qu’ils «n’ouvrent la porte» que le temps d’une respiration car ils ne maîtrisent pas encore la technique.

En conclusion, Bénédicte leur conseille de se donner des buts précis et de formuler des phrases («Je fais mes devoirs de plus en plus rapidement») au présent et d’une manière positive. Mais surtout, elle insiste: cette technique, il faut l’automatiser. «Comme pour le vélo, vous avez dû répéter les gestes avant de savoir rouler. C’est pareil avec cette technique. Il faut faire cet exercice plusieurs fois par jours durant un mois. Après cela, vous pourrez l’utiliser quand vous voudrez».

À tester?