Avec sa parure de plumes et son plateau labial (inséré dans la lèvre inférieure), Raoni ne passe pas inaperçu. Ce vieux chef de village est mondialement connu depuis la fin des années 1980. À cette époque, il avait quitté pour la première fois la forêt amazonienne pour faire une tournée mondiale avec une star, Sting. Il demandait au monde de l’aider à sauver son peuple, les Kayapos, ainsi que toutes les tribus indiennes d’Amazonie et la forêt en général.

Depuis, Raoni reprend régulièrement les routes du monde moderne pour expliquer les menaces et problèmes auxquels sont confrontés les Indiens d’Amazonie. Chaque fois, il rencontre des chefs d’État, des célébrités… et il rappelle que sauver la forêt d’Amazonie est essentiel pour la planète, car elle «purifie l’air».

Quelles menaces?

Les peuples indigènes (qui vivent depuis toujours sur ces terres) d’Amazonie vivent en harmonie avec la nature. Ils se nourrissent de ce qu’ils chassent et pêchent, et ont le plus grand respect pour la terre, l’eau, l’air et les espèces vivantes. Ils ont des traditions, une culture, un mode de vie très éloignés de ceux du monde moderne.

Mais le monde moderne, lui, est tenté de dévorer l’Amazonie. Des routes et des barrages sont construits, des mines sont creusées, des pans de forêts sont transformés par des industries agricoles en immenses champs ou en prés pour des gigantesques troupeaux…

Depuis le 1er janvier, le Brésil a un nouveau président, Jair Bolsonaro. Cet homme d’extrême droite veut exploiter la forêt amazonienne pour en tirer un maximum de richesse, et en finir avec l’écologie (la défense de l’environnement). À propos des quelque 900 000 Indiens d’Amazonie, il a déclaré qu’ils devraient devenir des «Brésiliens comme les autres», «s’adapter à la majorité ou disparaître». Il est contre les réserves, ces territoires protégés où vivent les peuples indiens. Plus que jamais, Raoni et les peuples d’Amazonie se sentent en danger.