La caserne se trouve en bordure de Nationale 4 à Wavre. À 7 h, il y a déjà de l’animation dans le bâtiment. Dimitri, comme une dizaine d’autres pompiers, retrouve ceux qui ont passé la nuit et sont en poste depuis 24 h. Les discussions portent sur les interventions des dernières heures. On entend des rires, l’ambiance est chaleureuse.

Dans une caserne, comme à l’armée, il y a une hiérarchie, différents grades. L’adjudant responsable de l’équipe de jour répartit le travail.

Dimitri Jandrain doit assurer l’inventaire d’une autopompe, vérifier si tout le matériel est en ordre dans ce camion, si le réservoir est plein… Il part donc en direction du garage où sont garés les véhicules (camions, ambulances…). Il est essentiel que tout soit en ordre de marche et complet car, à tout moment, un appel du central 112 peut survenir. En pareil cas, six hommes seraient amenés à grimper dans l’autopompe en direction d’un incendie… ou d’un accident de la route. Car dans l’autopompe, il y a aussi tous les outils nécessaires pour une désincarcération (quand on dégage une personne prisonnière d’un véhicule accidenté).

Il est 8 h 30, une voix dans un haut-parleur clame: «C’est la pause!» Le réfectoire se remplit. Un café, une tartine, quelques mots et déjà, c’est l’heure de la réunion. Chacun se poste devant son casier (voir photo ci-contre).

L’heure est à présent aux exercices (il faut se maintenir en forme!), à la formation en équipe ou en petits groupes…

Dimitri parle avec passion de son métier: «On le fait parce qu’on aime ça, parce qu’on a choisi de le faire. En réalité, c’est plutôt le métier qui nous choisit. En caserne, on vit ensemble, comme une famille, on se fait des blagues, on se fait à manger et parfois aussi des sorties quand nous sommes en congé. Au fil des ans, des interventions, on se connaît mieux et on voit quand l’un d’entre nous ne va pas bien après une intervention. On va vers lui et, s’il le souhaite, il peut se confier, ça aide beaucoup.»

Cette caserne compte 100 pompiers, dont la moitié sont volontaires (cela veut dire qu’ils ont un autre travail mais peuvent assurer malgré tout des gardes et parfois répondre aux appels d’urgence). Dimitri est, lui, pompier professionnel.

Il est 9 h 20, un appel résonne dans le bâtiment. C’est une dame âgée qui a besoin d’aide, elle a mal à la nuque et a des difficultés respiratoires. Une ambulance doit partir. À la caserne, il doit y avoir en permanence deux pompiers disponibles pour l’ambulance. Dimitri remarque que s’il faut aller sur un incendie, cela mobilisera six pompiers et qu’il n’y aura donc plus assez de personnes pour partir en intervention… au prochain appel. Il faudra compter sur des volontaires ou rappeler des gens en congé. Ce manque de personnel est un vrai problème dans le métier. À la caserne de Wavre, ce sont quand même 8 000 sorties (interventions) qui sont assurées sur une année.

Penser à la sécurité

Dans le garage, Dimitri nous montre le matériel présent dans l’ambulance et dans les différentes autopompes. Les pompiers doivent savoir tout faire: découper une tôle de voiture pour sauver quelqu’un, réanimer une personne, éteindre un incendie, enlever un nid de guêpes, faire sauter une serrure… Il faut être habile de ses mains, patient, attentif, résistant nerveusement et physiquement…

Les pompiers pensent-ils aux dangers? En intervention, évidemment, ils pensent d’abord à la sécurité. Mais ce genre de réflexe les poursuit chez eux aussi. Un collègue de Dimitri affirme : «Le détecteur d’incendie, c’est la chose la plus utile dans une maison face au risque d’incendie. Ça permet d’être averti à temps et de pouvoir sortir de la maison.»

Dimitri ajoute: «En plus, ça coûte 6 euros et la pile est valable cinq ans, alors pourquoi hésiter?»