Jusqu’à quand Vladimir Poutine restera-t-il à la tête de la Russie ? Il semble indéboulonnable (on ne peut pas le déposséder de son poste). Et prêt à remporter l’élection présidentielle qui se déroulera du 15 au 17 mars, puisqu’aucun véritable candidat d’opposition n’a été autorisé à y participer. Sans réel concurrent, il devrait sans surprise être réélu pour 6 ans, jusqu’en 2030, soit trois décennies après son arrivée au pouvoir.

Pour pouvoir se présenter pour un troisième mandat consécutif (de suite, et le cinquième en tout), Poutine a dû faire changer la loi. La législation russe n’autorisait pas un président à faire plus de deux mandats consécutifs. Raison pour laquelle, en 2008, après ses deux premiers mandats de président, il avait pris le poste de Premier ministre et laissé la présidence à son dernier chef de gouvernement, Dmitri Medvedev. Quatre ans plus tard, en 2012, il avait à nouveau été élu comme président de la Russie. Depuis la modification de la loi, en 2020, rien ne s’oppose plus à ce qu’il se présente et soit réélu cette année, ainsi que lors de la prochaine présidentielle, en 2030.

Pour être élu ce week-end, Vladimir Poutine doit obtenir plus de la majorité des voix des électeurs. S’il n’y arrive pas, un second tour sera organisé, le 7 avril, entre les deux candidats ayant obtenu le plus de voix. Mais selon les derniers sondages, plus de 60 % des Russes seraient déjà décidés à voter pour le président sortant.

En Russie, l’opposition au pouvoir en place est réprimée (empêchée). L’un des plus célèbres opposants à Poutine, Alexeï Navalny, est d’ailleurs décédé dans des circonstances suspectes il y a peu. Sa veuve, Ioulia Navalnaïa, a appelé les Russes à se réunir devant les bureaux de vote, le 17 mars à midi, en signe de protestation contre la guerre, la corruption et le non-droit. « Une action très simple et sûre, qui ne peut pas être interdite », a-t-elle expliqué. Car les manifestations classiques contre le pouvoir sont interdites et sévèrement punies en Russie.