308 enfants étaient inscrits pour la finale du Balfroid. Le jour J, le samedi 7 mai, 287 étaient au rendez-vous.

Parmi eux, Elise, Sonia et Marion, venues de Wezembeek-Oppem. Les trois filles, assises non loin de l’entrée de l’auditoire où se déroulera une heure plus tard la dictée, savourent une pizza, au soleil. « On s’est entraînées avec les livres de dictées de Liliane Balfroid, expliquent-elles. On sait que le premier réflexe à avoir est de faire attention aux accords des participes passés. Puis de bien analyser les phrases en regardant le sujet, le verbe, le GCD… Notre professeur nous conseille aussi de penser aux familles des mots. » Deux des trois filles adorent lire, la troisième, pas.

Elise, Sonia et Marion de l’école Notre-Dame de la Trinité, de Wezembeek-Oppem

Mais toutes conviennent que l’orthographe est importante. « Mon grand-père m’a dit un jour que l’orthographe était importante pour le travail, quand on envoie des mails par exemple. »

Le stress, bien présent

Il est 13h30, l’auditoire se remplit lentement. Chaque enfant a un numéro, une place bien définie. « On ne pensait pas que ce serait comme ça », explique une fille de Ham-sur-Sambre. Se retrouver dans cette vaste salle est impressionnant. Chaque enfant ne connaît pas ses voisins.

« J’ai été surprise d’être sélectionnée pour la finale. C’était beaucoup de stress car on faisait pas mal de dictées en classe pour s’entraîner. Je savais que si je faisais plus de cinq fautes, c’était fini. Je voulais être sélectionnée pour rendre fière ma famille. »

Une écoute attentive des consignes. EdA/M.-A. C.

Une dictée qui parle des événements des deux dernières années

Le texte de la dictée parle de la pandémie, des inondations du mois de juillet et de la guerre en Ukraine. Son titre ? Il nous reste l’espoir. Le texte compte neuf phrases. Après cela, dix mots sont dictés. Le premier crée un peu de remous dans l’auditoire: algodystrophie…!

Durant la dictée, des hésitations possibles sur: « Il serait vain », « Des inondations spectaculaires ont appauvri bien des gens »,…

Des impressions variées après la dictée

 » C’est plus le stress qui est un problème, explique un garçon. J’ai mis du temps à me concentrer. La dictée n’était pas si difficile. Mais il faut arriver à bien se relire et je pense que je ne l’ai pas bien fait. » Un autre enfant est content: « Comme finaliste, j’ai déjà un diplôme, donc je vais l’afficher. »

Les résultats et l’avis de Liliane Balfroid

« Je suis un peu déçue qu’il n’y ait pas de zéro faute, avoue Liliane Balfroid. C’est une déception mais il y a beaucoup d’enfants qui ont peu de fautes. Le tiers des élèves ont réussi (ils ont eu moins de 6 fautes) !). Et chaque fois que c’est le cas, cela efface mon souci de l’absence du zéro faute. »

Mahaut Decroly, de l’Athénée d’Arlon, a obtenu un prix spécial pour la qualité de sa calligraphie. Aux dires des correcteurs, Mahaut a une superbe écriture ! 

Les trois « plumes »

Deux élèves ont réussi à ne commettre qu’une seule faute. Mais c’est Mathilde Nachtergaele, de l’école de Profondsart (Limal, Wavre) qui s’est imposée devant Romain Gruslin, de l’école communale d’Andoy-Wierde (Namur) grâce à la dictée des dix mots « difficiles ».  » Je n’ai pas trouvé la dictée difficile, sauf certains mots, explique Mathilde. Je pense que j’ai une bonne orthographe parce que je lis. Cela me permet de mémoriser des mots. Mais j’ai douté sur « appauvri », j’avais mis « es » et puis je l’ai effacé. Je ne pensais pas du tout gagner ! »

Mathilde n’était pas la seule de l’école de Profondsart à avoir réalisé un joli score. Quatre autres élèves présents à la finale ont terminé sous les six fautes ! Cela leur a permis de remporter le titre de meilleure classe.

Plume d’argent, Romain Gruslin, de l’école communale d’Andoy-Wierde souhaitait donner des conseils à ceux qui seront en finale l’an prochain :   » Je pense qu’il ne faut pas stresser durant l’épreuve, sinon on oublie toutes les règles… et là, c’est fini ! Et il faut s’entraîner mais pas trop, peut-être une dictée par jour, pas plus. »

Plume de bronze, Lily Opdelocht, de l’école Saint-André de Oupeye, n’oubliera plus jamais qu’elle a douté sur appauvri : « J’avais mis deux ‘p’ puis j’en ai enlevé un ! En revanche, je n’ai pas hésité sur agresseur (certains ont mis deux g) ou sur le mot catastrophe. »

L’avis de Madame Marent, de l’école communale d’Andoy-Wierde 

« Il faut que l’orthographe reste assez spontanée et naturelle. Si un enfant a envie de s’exprimer, il fait d’office attention à l’orthographe. Donc, un apprentissage qui ne serait que systématique sur l’orthographe, c’est bien, mais il faut l’enrober dans l’envie de s’exprimer. »