Après avoir raconté l’histoire de la Croix-Rouge et parlé du travail mené par cette organisation, Fabienne a expliqué les règles de la guerre, les conséquences de ces conflits armés. Il faut dire que Fabienne mène des animations sur ces sujets pour la Croix-Rouge, dans les écoles. Viennent ensuite les questions-réponses…
Avec la guerre, les réfugiés qui sont ici arrivent-ils encore à communiquer avec ceux qui sont restés là-bas ?
C’est une difficulté, parfois. Il faut imaginer qu’avec les dégâts, tu n’as peut-être plus la possibilité d’utiliser ton GSM parce que les connexions ne se font plus. Parfois, le signal est brouillé exprès pour que les gens n’apprennent pas ce qui se passe ailleurs, donc on n’a plus ni GSM ni Internet.

Combien de temps les réfugiés ukrainiens vont-ils rester chez nous ?
On ne sait pas. Souvent, les gens qui arrivent d’un pays en guerre disent : « Je n’attends qu’une chose, c’est retourner chez moi ». Certains repartent déjà en Ukraine, par exemple parce qu’ils pensent que dans la zone d’où ils viennent, il n’y a pas ou plus de combats. Ou parce qu’ils se sont rendus compte que c’était trop dur de vivre loin de leur pays. Maintenant, j’ai envie de répondre : « J’espère, pour eux, le plus vite possible ». Ça voudrait dire que le pays est sécurisé, que la guerre est terminée… même si, quand la guerre sera finie, il y aura beaucoup de reconstruction à faire. En tout cas, ici, ils ont une protection temporaire pour un an et si la guerre continue, on pourra prolonger cette protection. Maintenant, plus le temps passe et plus c’est difficile de retourner dans son pays parce qu’il faut de nouveau changer tout. Et pour des enfants qui sont très jeunes quand ils arrivent en Belgique, à la rigueur, ils ne connaissent plus leur pays d’origine.
Comment vont-ils gagner de l’argent ? Peuvent-ils travailler ?
Grâce à leur protection temporaire, les Ukrainiens ont différents droits dont le droit au travail. Donc ils vont pouvoir postuler, chercher du travail. Mais les Belges en cherchent aussi, et les Ukrainiens ne parlent pas toujours la langue. Et puis un patron va peut-être se demander pour combien de temps il est là, et préférer engager quelqu’un qui sera là pour longtemps. Donc ce ne sera pas facile.
Que font les enfants réfugiés en Belgique ? Vont-ils à l’école ? Doivent-ils apprendre la langue ?
En Belgique, l’éducation est un droit mais aussi une obligation. Donc, quand des parents arrivent en Belgique, ils doivent respecter cette loi. Mais pour les enfants, c’est une chance de pouvoir continuer à aller à l’école. Et il faut qu’ils apprennent la langue, et le plus facile, c’est de l’apprendre en allant à l’école. Et puis, ils s’y font des nouveaux amis.
Certaines écoles ont des classes particulières qu’on appelle DASPA (dispositif d’accueil spécial pour les primo-arrivants). Ce sont des classes pour les enfants qui arrivent en Belgique et qui ne parlent pas français. Ils vont aller quelques mois dans cette classe pour apprendre un minimum la langue. Ensuite, ils vont dans la classe qui devrait correspondre à leur âge ou leur niveau.

Est-ce qu’on pourrait avoir des Ukrainiens dans l’école ?
Tout à fait ! Si vous voulez faire un geste, quoi de plus beau que d’être attentifs à ceux que vous allez accueillir. En jouant avec eux, vous pourrez leur apprendre la langue.
Ils devront apprendre notre langue mais aussi notre alphabet !
Oui, un peu comme les enfants qui fuient la Syrie et qui utilisent l’arabe pour écrire. Ils doivent aussi apprendre un autre alphabet.