Le triathlon, c’est une épreuve d’endurance associant trois disciplines commençant par la natation, puis le vélo pour se terminer avec de la course à pied. Il n’y a pas d’arrêt du chronomètre.
Ce sport, Claire Michel l’a découvert quand elle avait une vingtaine d’années.


L’envie d’aller aux J.O. s’est très tôt imposée dans votre tête, est-ce vrai ? 

« J’ai découvert à 12 ans que ma maman avait participé aux J.O.  de Montréal en 1976 en natation ! Je me suis dit  : pourquoi pas moi  ? Au début, j’ai voulu essayer la natation. Mais je ne suis pas arrivée à un haut niveau. En course à pied, j’avais un peu plus de talent et j’ai tenté de me qualifier pour les J.O. de Londres en 2012 en 3000 m steeple mais je me suis blessée en début de saison. C’est par la suite que j’ai découvert le triathlon. J’étais dans un club local et j’ai croisé une personne de la fédération qui m’a proposé de tenter le haut niveau. Mon envie des J.O. est revenue et je me suis entraînée avec le but de me qualifier pour Rio en 2016. Le vélo m’a demandé de très gros efforts. »

« La vie, c’est 10 % ce qui nous arrive et 90 % comment on va réagir.  J’essaie le plus possible de me le rappeler et de l’appliquer. »


Que faut-il faire pour se qualifier pour les J.O. ? 

« Se classer dans les 55e premières places au niveau mondial. Pour Rio, j’étais 53e . Mais aux J.O., j’ai été éliminée car il y a une règle qui dit que si, durant la course, on est doublé à vélo, on est obligé de sortir du parcours. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant et c’est arrivé aux Jeux olympiques ! Les années qui ont suivi m’ont permis de réaliser une belle progression. Je me suis qualifiée à la 11e  place pour les J.O. de Tokyo. Mais je me suis blessée lors de la course et j’ai fini 34e. C’est vrai qu’à deux reprises, j’ai été qualifiée et, deux fois, je n’ai pas réussi. Mais c’est important de définir pour soi, ce qu’est le succès. »


C’est quoi le succès alors ?

« Il faut regarder deux choses. Il faut distinguer le résultat et la performance. Le résultat, c’est ce que l’on voit (les points) et la performance, c’est la manière de faire les choses. Les médias et les fédérations définissent le succès sur base des résultats. Mais moi, je dois vivre avec ma performance et la travailler, ne pas penser aux résultats.

À Tokyo, j’ai dû trottiner et terminer une course avec un mollet déchiré sur 10 centimètres. Je ne pouvais donc pas être trop déçue car je l’ai fait, la performance était là. Dans les médias, on voit souvent les moments de gloire mais pas tous ceux où cela n’a pas été, avant d’arriver à ces victoires. Heureusement, qu’il y a les deux ! (rires) C’est important de donner de la place à tout, sinon c’est une belle image que l’on donne… mais ce n’est pas la réalité  ! »

Et la qualification prochaine pour les J.O.?

« Je reprends en mars les compétitions. J’ai 16 mois pour tenter de me qualifier pour les J.O. de Paris. Mais je dois composer avec un genou qui a été gravement blessé et qu’il faudra opérer un jour. Mais j’essaie le plus possible de me dire que la vie, c’est 10 % ce qui nous arrive et 90 % comment on va réagir. Je dois être parmi les 55 premières au classement mondial, en sachant que notre pays n’aura le droit d’envoyer que deux athlètes. Les plus grands pays ont le droit d’en envoyer trois. Au total, une qualification se joue sur 12 courses en world séries et en coupe du monde. On verra. »