Quelle surprise, en arrivant ! Dans un local, des jeunes adultes font semblant de se battre au ralenti. Dans une autre salle, des étudiants sautent, s’accrochent à une paroi, retombent sur un matelas… ou foncent vers un mur, prennent leur élan, font trois pas sur le mur et retombent au sol en attrapant un faux revolver qu’ils pointent devant eux !

(ÉdA / M. Golinvaux)

Lucas Dollfus, son directeur, nous explique : « Nous formons des jeunes de 17 à 30 ans, filles et garçons, au métier de la cascade physique. Donc, ni cascade mécanique (avec des voitures, motos etc) ni cascade équestre (à cheval). Mais ils apprennent le reste : la chorégraphie de combat, l’acrobatie, l’escrime, le parkour free run, la torche humaine, les chutes de hauteur ou d’escalier, les maniements des armes… »
La formation est étalée sur 10 stages de 12 jours. Au total, les élèves suivront 800 heures de cours. Ensuite, ils pourront tenter de décrocher des contrats dans le cinéma, ou dans des spectacles comme ceux qu’on peut voir dans des parcs d’attractions (Puy du Fou, Disneyland Paris, Parc Astérix…). Ils pourraient aussi faire des tournages avec des capteurs sur le corps, pour la création de jeux vidéo. « Certains de nos anciens ont joué dans des grosses productions comme Fast & Furious ou James Bond, explique Lucas Dollfus. Beaucoup jouent dans les parcs d’attractions. Mais tout le monde ne travaillera pas dans le milieu, c’est logique. »

Que ça semble facile et naturel

Louis, de son côté, observe les groupes qui travaillent en ateliers. Ici, les jeunes courent et se jettent par-dessus un obstacle, mais en se couchant. Plus loin, on fait des saltos arrière en tournant. Le coach explique : « Le dessin que je veux avec votre corps, c’est ceci… ».
Un autre coach s’adresse à son groupe : « On doit comprendre le mouvement que vous faites. Si vous sautez sur le mur avant de retomber, on doit comprendre que c’est pour prendre votre arme en urgence. Maintenant, vous pouvez la prendre autrement. Créez, imaginez. »

Le mouvement, l’acrobatie, le déplacement, tout doit sembler naturel et improvisé. (ÉdA / M. Golinvaux)

En bas, un groupe est justement en pleine création. Ce soir, il présentera ce qu’il a imaginé et mis au point comme scène, avec combats à la clé.
Du combat, justement, on en fait juste à côté. « C’est du combat scénique, explique Nicolas, qui en est à son huitième stage. On vient de créer une scène. L’idée, c’est de retenir ce que chacun fait pour pouvoir le rôle de chacun. Et donc, on tourne, on rejoue la scène en changeant de rôle. »

Combat scénique. Tout est chorégraphié. (ÉdA / M. Golinvaux)

Le combat est chorégraphié. Tout est prévu avec précision : positions, distances, gestes, enchaînements  : le bras droit part vers tel endroit du visage du partenaire, qui détourne la tête juste au bon moment pour qu’on croie qu’il a reçu un vrai coup. Le visage de celui qui semble avoir été frappé doit être expressif. Tout est illusion mais on doit y croire! Les sauts, les acrobaties, doivent sembler faciles, naturelles… Alors que tout est millimétré et demande force et énergie. Un vrai métier! Louis est aussi impressionné que nous…

Louis a été aussi impressionné que nous !

Pas seulement sportif…

Outre la formation sportive, les élèves doivent aussi apprendre à mesurer les risques et à ne pas se mettre en danger. La formation est également artistique, avec de la comédie et de l’expression corporelle.

En pratique…

Pour être accepté au CUC, il faut être sportif. Sinon, le risque est trop grand de se blesser ou de ne pas tenir le coup. Il y a 8 heures d’entraînement par jour.
À la fin du stage de découverte, 8 des 18 participants sont sélectionnés pour poursuivre la formation. Ils peuvent suivre les 9 stages suivants étalés sur minimum deux ans.
Il y a 88 places par session. Tous les stages sont complets jusque fin 2023 !