Du 17 au 30 janvier a lieu l’Open d’Australie. C’est l’un des quatre grands tournois de l’année pour les joueurs de tennis professionnels. Il est traditionnellement organisé à Melbourne, au sud de l’Australie.

Novak Djokovic est un joueur de tennis professionnel. Et pas n’importe lequel. Le Serbe de 34 ans est l’actuel numéro 1 mondial!

Djokovic est censé participer à l’Open d’Australie. Mais sa participation est compromise (risque de ne pas avoir lieu). En cause: un problème de visa (passeport) lié aux mesures sanitaires strictes actuellement en vigueur en Australie afin de lutter contre l’épidémie de coronavirus.

Non-respect des conditions d’entrée dans le pays

À cause de la pandémie, les frontières de l’Australie étaient fermées à toutes personnes non-résidentes (ne vivant pas) dans le pays. Mais cette règle s’est légèrement assouplie. Certaines catégories de visas (étudiants, certains travailleurs, chercheurs, sportifs de haut niveau, etc.) sont autorisées à entrer sur le territoire australien depuis décembre 2021, à condition que celles-ci soient entièrement vaccinées.

Et c’est là que les problèmes ont commencé pour Novak Djokovic. Au départ, le tennisman a laissé planer le doute sur sa vaccination. On ne savait pas s’il était vacciné ou non contre le Covid-19. Mais Djokovic a été infecté par le virus vers la mi-décembre. La fédération australienne de tennis a ainsi accordé au joueur une exemption (le fait de dispenser une personne d’une obligation particulière) médicale, au motif de son infection au mois de décembre, pour participer au premier grand tournoi de la saison.

Seulement, à son arrivée à Melbourne le 5 janvier, Djokovic s’est vu refuser l’entrée en Australie. Les autorités estiment que ses motifs d’exemption ne remplissaient pas les conditions d’entrée sur le territoire. Le visa du joueur a donc été annulé. Le gouvernement australien a insisté sur le fait qu’une récente infection ne compte comme une exemption que pour les résidents, et non pour les ressortissants étrangers qui tentent d’entrer dans le pays.

Qui plus est, l’équipe du numéro 1 mondial a rempli le mauvais formulaire pour le visa du joueur. Le visa demandé n’autorisait pas de dérogation médicale, qui permet à une personne d’être exemptée du vaccin.

Novak Djokovic a ainsi été placé à l’isolement dans une salle de l’aéroport de Melbourne, avant de se rendre dans un hôtel, pour finalement terminer dans un centre de rétention (un endroit où l’on retient les étrangers auxquels les autorités ne reconnaissent pas le droit de séjourner sur le territoire).

Recours en justice et participation à l’Open d’Australie compromise

Face à l’annulation de son visa, Djokovic a intenté une action auprès de la justice australienne. Le 10 janvier, le joueur gagne son recours. Le juge ordonne la libération du joueur et revalide son visa. Djokovic pourrait alors participer à l’Open d’Australie, et commence même à s’entraîner afin de s’y préparer. Mais le gouvernement australien a averti qu’il pourrait encore imposer son expulsion.

Entre-temps, on a appris que le tennisman n’était pas vacciné contre le Covid-19. Le Serbe avait donc l’intention d’entrer en Australie sans être vacciné, malgré les règles strictes imposées par le gouvernement australien.

Mais nouveau coup de théâtre dans « l’affaire Djokovic »: le 14 janvier, le visa du tennisman est à nouveau annulé, cette fois par le ministre australien de l’immigration. Une décision prise « sur des bases sanitaires et d’ordre public », a précisé le ministre, qui s’est dit « fermement engagé à protéger les frontières australiennes, tout particulièrement dans le contexte de la pandémie de Covid-19 ».

À trois jours du début de l’Open d’Australie, la participation de Novak Djokovic était donc bien compromise. Le tennisman a à nouveau demandé un recours auprès de la justice australienne.

C’est dimanche que la décision est tombée : Novak Djokovic doit quitter l’Australie. Après avoir pris appris l’expulsion du numéro 1 mondial, le président serbe Aleksandar Vucic a affiché publiquement son soutien à Djokovic, comme de nombreux citoyens serbes l’ont fait également.

Djokovic a avoué lui-même être « extrêmement déçu » par la décision. Il compte maintenant se reposer et récupérer. Suite à cette affaire, il pourrait théoriquement être interdit de séjour en Australie pendant trois ans . Le Premier ministre australien a cependant affirmé que Djoko pourrait être autorisé à revenir « dans de bonnes circonstances », il pourrait donc peut-être tout de même participer au prochain Open d’Australie.