(Avec AFP)
Ce jeudi 8 juin 2023, les États membres de l’Union européenne sont enfin parvenus à un accord sur une réforme de la politique à mener en matière de migration en Europe. Les discussions ont été difficiles et des critiques s’élèvent déjà. Mais ce feu vert ouvre la voie à des négociations avec le Parlement européen. En vue d’une adoption de la réforme avant les élections européennes de juin 2024. Quelles sont les propositions sur la table ?

Comme le reste du monde, l’Union européenne et ses membres font face à un véritable « défi migratoire » depuis plusieurs années. C’est-à-dire qu’il y a de plus en plus de personnes demandeuses d’asile. Et on ne sait pas toujours comment répondre au mieux à ces demandes… Ni comment, ensuite, intégrer de la meilleure manière possible ces migrants.

Un demandeur d’asile, c’est une personne qui fuit son pays d’origine. Et qui demande l’autorisation de pouvoir vivre dans un autre pays que le sien. Elle veut y être protégée car sa vie est menacée chez elle par la guerre, la pauvreté, sa religion, ses opinions, une insécurité causée par le pouvoir en place…  Le réchauffement climatique aussi intervient dans cette volonté de quitter son pays, car les conditions de vie y sont de plus en plus dures. Si sa demande est acceptée, on parle alors de migrant. Ce terme désigne en effet toute personne qui se déplace d’un pays à l’autre.

Un accord de l’Europe qui tardait…

Ces questions sur la politique migratoire à mener au sein de l’Union européenne ne sont pas neuves. De tout temps, des gens ont quitté leur lieu de vie pour aller s’installer ailleurs.

Au niveau mondial, un pacte sur la migration a même été signé en 2018 pour tenter de trouver des solutions. Un texte qui a été écrit sous l’autorité de l’ONU (Organisation des Nations unies, qui réunit presque tous les pays du monde et qui essaie de défendre la paix sur Terre). Il n’est pas contraignant (avec des obligations et des interdictions). Il donne des principes (idées de base) et des conseils pour que les pays coopèrent (travaillent ensemble) autour de ces questions.

En 2020, c’était au tour de l’Europe de proposer un accord sur la migration et l’asile. À la différence qu’en mettant ce pacte en œuvre, les membres de l’Union européenne, eux, s’engageaient à respecter ses règles… Et c’est pour cela qu’il a fallu autant de temps pour qu’un accord soit enfin trouvé. Car tous les États membres n’arrivaient pas à s’accorder sur la façon de relever ce « défi migratoire ».

… mais qui est enfin trouvé

Ce jeudi 8 juin, après beaucoup de discussions très compliquées, l’Europe a enfin trouvé un accord sur la politique de migration commune à mener.

La réforme prévoit un système de solidarité (entraide) entre États membres dans la prise en charge des réfugiés. Et un examen accéléré des demandes d’asile de certains migrants aux frontières. Aussi, les États membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre des demandeurs d’asile arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire comme l’Italie ou la Grèce, ou à défaut d’apporter une contribution financière (de l’argent) à ce pays. La compensation financière serait d’environ 20 000 euros pour chaque demandeur d’asile non relocalisé.

Cet accord va permettre des négociations avec le Parlement européen, en vue d’adopter définitivement la réforme avant les élections européennes de juin 2024. Bien sûr, plusieurs États se sont réjouis de ces avancées importantes. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

La Pologne et la Hongrie ont voté contre ces propositions, tandis que la Bulgarie, Malte, la Lituanie et la Slovaquie se sont abstenues (ont refusé de voter).