Article mis à jour le 8/06/2023

Tandis que la guerre fait toujours rage en Ukraine, depuis l’invasion russe en février 2022, le barrage hydroélectrique (électricité produite par la force de l’eau) de Kakhovka, situé dans la région ukrainienne de Kherson (sud) occupée par la Russie, a été partiellement détruit dans la nuit de lundi à mardi (6 juin) avant de s’effondrer complètement. La centrale attenante (à côté) a, elle aussi, été complètement détruite.

Construit sur le fleuve Dniepr en 1956, le barrage de Kakhovca est l’un des plus grands du pays. En plus de produire de l’électricité, il permet aussi d’alimenter en eau la péninsule de Crimée (grande presqu’île située au sud de l’Ukraine), déjà rattachée à la Russie en 2014 par un vote très critiqué. Il joue également un rôle important dans le refroidissement nécessaire des réacteurs de la centrale nucléaire de Zaporijia… Car pour ce faire, la centrale puise son eau dans un lac artificiel alimenté… par le barrage. Sa destruction, même partielle, a donc de nombreuses conséquences. Quelles sont-elles exactement ?

Destruction partielle du barrage de Kakhovca : quelles conséquences?

600 km2 sont inondés dans la région de Kherson, des milliers de personnes ont été évacuées et d’autres devraient l’être encore.

AFP

Quant à la centrale nucléaire, y a-t-il un risque d’accident ? L’Ukraine, par la voix de son président Volodymyr Zelensky, affirme que oui. Pour lui, le danger de catastrophe nucléaire augmente rapidement.

Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), par contre, il n’y a toutefois « pas de danger nucléaire immédiat ». Elle continue par ailleurs de surveiller attentivement la situation.

Outre le risque nucléaire, les responsables ukrainiens ont mis en garde contre un risque majeur pour l’environnement environnemental avec le déversement dans le Dniepr de 150 tonnes d’huile moteur, et la possibilité de nouvelles fuites. Des milliers d’hectare de terres cultivables vont aussi être inondées.

À qui la faute ?

Russes et Ukrainiens se rejettent chacun la faute. L’Ukraine accuse la Russie d’avoir fait sauter le barrage pour l’empêcher de reconquérir ces territoires aux mains des Russes. La Russie affirme pour sa part qu’il s’agit d’un « sabotage délibéré » de l’Ukraine, suite à de multiples frappes, et rejette les accusations ukrainiennes.

L’Europe affirme déjà que la Russie devra « rendre des comptes ». On parle même de « crime de guerre ». Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a, lui, dénoncé « un acte scandaleux » qui « met en danger des milliers de civils et cause de graves dommages à l’environnement ».

Besoin d’aide

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit choqué du manque d’aide de la communauté internationale.

Après un appel au président français Emmanuel Macron, ce dernier a annoncé mercredi soir l’envoi, « dans les toutes prochaines heures », d’une « aide pour répondre aux besoins immédiats » de l’Ukraine face à cette catastrophe.

Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a, lui, annoncé une réunion de coordination des secours jeudi, avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba. Selon M. Kuleba, M. Stoltenberg a promis « d’activer les mécanismes de l’Otan afin d’apporter une aide humanitaire ».