C’était un secret bien gardé : l’opération Blackstone, qui a permis la libération d’Olivier Vandecasteele d’Iran, a aussi permis celle de trois otages européens. La diplomatie (fait de négocier, sans violence, pour obtenir un accord) de la Belgique est saluée.

Vendredi, trois hommes ont été libérés de leur prison iranienne et remis aux autorités belges. Ils ont maintenant pu rejoindre leur famille dans leurs pays respectifs.

Tous trois avaient été arrêtés en 2016, 2019 et 2022. Le premier, Kamran Ghaderi, homme d’affaires irano-autrichien, avait été arrêté pour avoir travaillé avec des états hostiles à Téhéran. Le deuxième, Massud Mossaheb, ressortissant autrichien d’origine iranienne, était accusé d’espionnage au profit d’Israël et de l’Allemagne. Le troisième, un Danois dont on ne connaît pas l’identité, avait été, lui, arrêté lors de manifestations pour les droits des femmes en Iran, à la suite de la mort de Mahsa Animi.

Iran-Belgique, des otages libres grâce à Blackstone

Leur libération arrive une semaine après celle d’Olivier Vandecasteele, otage belge détenu pendant 455 jours en Iran. D’après le Premier ministre Alexander De Croo, il s’agissait là du second volet de l’opération Blackstone.

C’est cette opération qui avait permis de libérer notre ressortissant belge, grâce à un « échange » difficilement négocié. L’Iran s’engageait à libérer Olivier Vandecasteele, si la Belgique s’engageait à libérer Assadollah Assadi, un Iranien condamné chez nous pour un projet d’attentat contre l’opposition iranienne. Et pour lequel il avait été reconnu coupable par la justice belge de tentative d’assassinat terroriste, un crime grave et punissable.

L’opération Blackstone tire son nom de celui de l’ancien juge et membre du Parlement du Royaume-Uni (1723-1780) qui avait déclaré qu’il valait mieux que 10 coupables s’échappent plutôt qu’un innocent ne souffre… C’est dans le cadre de cette opération que les trois otages européens ont pu être à leur tour libérés. Bien sûr, cela avait été tenu secret pour éviter que les négociations n’aboutissent pas. C’est un succès pour la diplomatie belge. Même si des critiques se font toujours entendre du côté de l’opposition iranienne.

La « diplomatie des otages » iranienne

En effet, l’Iran pratique ce qu’on appelle la « diplomatie des otages ». Une terrible stratégie politique qui consiste à arrêter et mettre en prison des étrangers en Iran pour ensuite « échanger » leur libération contre différentes demandes, qui ne sont pas forcément de l’argent.

Cette méthode est extrêmement critiquée, notamment par les opposants au régime iranien. Ils considèrent qu’accepter ce « chantage » entraînera d’autres arrestations en Iran. Pour que le pays obtienne ce qu’il veut de la part des autres pays du monde…