Cet homme s’appelle Martin Cooper. Il y a 50 ans, le 3 avril 1973, cet ingénieur américain qui travaille pour l’entreprise Motorola téléphone à son concurrent, Joel S. Engel, de la compagnie téléphonique Bell. En gros, il lui dit fièrement : « Je t’appelle d’un téléphone cellulaire, un véritable téléphone portatif . »

C’est le premier appel avec un téléphone portable de l’histoire. Jusque-là, les seuls téléphones mobiles qui existaient étaient installés dans des voitures de luxe. Mais on ne pouvait pas les emporter en rue pour passer des appels.

Les premiers téléphones mobiles

Le téléphone que Martin Cooper a dans les mains, ce 3 avril 1973, pèse environ 1 kg et mesure 22 cm. Il faut dix heures pour charger sa batterie et on ne peut tenir une conversation que 20 minutes environ avec. Il faut encore un peu l’améliorer pour pouvoir le produire et le vendre.

C’est une dizaine d’années plus tard, que le premier téléphone mobile est commercialisé. Il s’agit du DynaTAC, surnommé la brique. Cette brique beige mesure 33 centimètres et pèse 794 grammes. Son prix est très élevé: 3 995 dollars, soit l’équivalent de 10 000 euros aujourd’hui ! Pendant des années, cet appareil est considéré comme un gadget lourd, encombrant, peu efficace et cher.

Le GSM

Au début des années 1990, il y a de gros changements. Comme ailleurs en Europe, le premier réseau GSM (Global System for Mobile communications) est déployé en Belgique. Le signal téléphonique est devenu numérique, donc plus léger et de meilleure qualité. Il faut alors payer 500 à 700 euros pour avoir un téléphone mobile qui peut uniquement appeler !

Au fil des années 1990, trois réseaux mobiles plantent leurs antennes en Belgique. Les appareils sont de plus en plus nombreux et moins chers, et les endroits « où on ne capte rien » se raréfient.

C’est à cette époque également que le SMS (Short Message System) voit le jour. En Belgique, on peut envoyer des messages écrits, en plus de téléphoner, à partir de 1998 !

AFP / V. Macon

Les appareils continuent à évoluer, la puissance et les capacités des réseaux augmentent. Le premier smartphone, mis en vente en 1994, ne séduit pas les clients. Mais peu à peu, les gens s’habituent à utiliser des téléphones plus petits, plus légers, sans antenne encombrante, avec des claviers, et dont le contenu est de plus en plus riche et élaboré: agenda, possibilité de prendre et d’envoyer des photos et des vidéos, de surfer sur Internet…

Le smartphone, sorte de miniordinateur de poche, s’impose finalement. Aujourd’hui, il permet d’échanger des informations et des messages, de surfer sur Internet et partager des contenus sur les réseaux sociaux, de trouver son chemin, de prendre des photos et filmer, de se réveiller le matin, d’écouter de la musique, de regarder des vidéos, de gérer son agenda, d’effectuer des paiements, de gérer des appareils à distance et… de téléphoner !

À 94 ans, Martin Cooper affirme que l’évolution va se poursuivre et que le téléphone mobile du futur aidera à améliorer la santé grâce à des capteurs corporels, ou qu’il sera intégré sous la peau. En attendant, il est tout de même atterré de voir les utilisateurs marcher et traverser les rues sans lever les yeux de leur écran. « Ils ont perdu la tête! »