Un prix Nobel de la paix vient d’être incarcéré en prison. La  Biélorussie (appelée aussi Bélarus) est un pays voisin de la Pologne et de la Russie.  Elle est devenue indépendante (libre de décider de son sort) en 1991.

Trois ans plus tard, Alexandre Loukachenko est devenu le président du pays. Cet homme dirige la Biélorussie d’une main de fer. Ceux qui n’ont pas son avis, ses idées, ou qui s’opposent à lui sont réduits au silence, emprisonnés. C’est ce qu’on appelle une dictature. Dans ce pays vaste comme plus de six fois la Belgique, on risque sa vie quand on ose critiquer les autorités.

En 2020, Alexandre Loukachenko a été réélu avec 80% des voix. Dès l’annonce du résultat, des dizaines de milliers de gens ont protesté contre ces élections qu’ils disaient truquées. Le pouvoir a voulu les faire taire. Les autorités ont menacé et fait arrêter des opposants et des journalistes…

Ales Bialiatski, Prix Nobel de paix condamné à 10 ans de prison

Suite à ces arrestations, des procès ont eu lieu. Certains se poursuivent encore et ne sont pas équitables (justes). Parmi les personnes jugées, il y avait Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la paix 2022.

Ales Bialiatski, âgé de 60 ans, a fondé et animé pendant des années Viasna, le principal groupe de défense des droits humains en Biélorussie.

Le tribunal de Minsk l’a condamné à 10 ans prison. Le défenseur des droits humains a déjà passé près de trois ans en prison au Bélarus, entre 2011 et 2014, après avoir été condamné dans une autre affaire considérée comme politique.

Le Bélarus comptait 1 461 prisonniers politiques au 1er mars, selon Viasna.

Les procès qui se déroulent sont inéquitables (pas justes). Le comité Nobel a condamné le verdict, selon elle « à motivation politique », qui « montre que le régime actuel recourt à tous les moyens pour réprimer ses opposants ».

Svetlana Tikhanovskaïa, elle aussi, condamnée

Après la condamnation d’Ales Bialiatski, on a appris aussi celle de Svetlana Tikhanovskaïa. Cette opposante avait mobilisé beaucoup d’espoirs dans le pays en 2020. C’est son mari qui était candidat mais Sergueï, star d’Internet, avait été emprisonné par les autorités. Svetlana Tikhanovskaïa l’avait donc remplacé au pied levé (sans s’y préparer, à l’improviste). Pour de nombreuses personnes, elle était la grande gagnante de ces élections présidentielles.

Mais le pouvoir a réagit violemment et fait arrêter de nombreux opposants. Svetlana Tikhanovskaïa a fui en Lituanie, tout en se disant prête à diriger le pays.

La justice biélorusse vient de la condamner à 15 ans de prison. L’opposante était visée par une dizaine d’accusations, notamment celle de « conspiration pour prendre le pouvoir de manière inconstitutionnelle ». Quatre autres opposants ont aussi été condamnés.

Lors de l’élection présidentielle de 2020, une opposante avait mobilisé beaucoup d’espoirs dans le pays. Cette Biélorusse s’appelle Svetlana Tikhanovskaïa. Elle vit depuis lors à l’étranger. Elle vient d’être condamnée à quinze ans de prison par contumace (sans être présente). L’un de ses alliés, l’ancien ministre biélorusse de la culture Pavel Latushko, vient aussi d’être condamné à dix-huit ans de prison et se trouve en exil. AFP