Les hommes et femmes qui vont dans l’espace sont appelé(e)s des astronautes ou, s’ils sont Russes, des cosmonautes. En tant que station internationale, ISS accueille cosmonautes et astronautes, qui font du « covoiturage » et mènent des projets de recherche dans l’espace.

La station est prévue pour accueillir, en temps normal, sept personnes. Pour le moment, quatre peuvent la rejoindre avec un vaisseau américain, une capsule Crew Dragon. Trois font les déplacements dans une capsule russe, un Soyouz. Ces capsules restent ensuite accrochées à ISS. En attendant de ramener les équipages sur Terre en fin de mission, elles servent de véhicules de secours, pour évacuer en cas de problème grave.

Le Soyouz MS-22 abîmé par une micrométéorite

En septembre dernier, le vaisseau spatial Soyouz MS-22 a amené jusqu’à ISS les deux cosmonautes russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline, ainsi que l’astronaute américain Frank Rubio. Ces trois hommes devaient revenir sur Terre fin mars, à bord de ce même Soyouz MS-22, laissant la place à un nouvel équipage qui devait arriver avec un autre Soyouz, le MS-23.

Mais un petit caillou, une minuscule météorite, a fait valser ce plan. Selon l’agence spatiale russe, Roscosmos, une micrométéorite a en effet frappé Soyouz MS-22, en décembre dernier. Cela a provoqué une fuite du liquide de refroidissement. On s’inquiète, dès lors, pour le retour de cette capsule sur Terre. Lorsqu’un engin spatial entre dans l’atmosphère, il s’échauffe à des températures extrêmes. Si l’enveloppe de la capsule est fragilisée et s’il y a eu des fuites du liquide prévu pour refroidir l’engin, que va-t-il se passer? Quelles seront les températures à l’intérieur du Soyouz? La capsule va-t-elle réussir à revenir sur Terre entière?

Le Soyouz MS-23 a décollé du cosmodrome de Baïkonour au Kazaksthan. Il va remplacer le MS-22 qui a été endommagé par une météorite. (Photo NASA TV / AFP)

Ces doutes ont poussé Roscosmos à modifier son planning. La nuit du 23 au 24 février, le vaisseau Soyouz MS-23 a décollé sans équipage. Il ira s’arrimer à ISS à la place du MS-22, qui sera renvoyé sur Terre vide de tout humain lui aussi. L’équipage parti en septembre dernier devra rester à bord d’ISS six mois de plus, jusqu’à septembre prochain. Il reviendra alors avec le Soyouz MS-23, quand la capsule et l’équipage suivants seront prêts à prendre la relève. Il s’agit de garder des hommes à bord et de garder, arrimé à la station, un vaisseau de secours qui soit en bon état.

La NASA reporte le prochain décollage de 24h

Cette semaine, l’agence spatiale américaine, la NASA, a annoncé qu’elle avait besoin d’un peu plus de temps que prévu pour faire décoller la prochaine fusée Falcon 9 de SpaceX, et envoyer sur ISS 3 astronautes et 1 cosmonaute à bord d’une capsule Crew Dragon. Il n’y a, a priori, aucun lien avec l’incident du Soyouz et la réorganisation du planning de Roscosmos.

C’est donc normalement le 27 février que le nouvel équipage décollera du centre spatial Kennedy, en Floride (sud-est des États-Unis). Les membres de cette mission SpaceX Dragon Crew-6 cohabiteront cinq jours avec les quatre membres de Dragon Crew-5 qui sont à bord de l’ISS depuis octobre. Le temps de transmettre les informations et de passer le flambeau aux suivants, et les « anciens » reviendront avec leur capsule Crew Dragon 5.

Sultan Alneyadi fait signe. Il vient des Émirats Arabes Unis. Il doit décoller bientôt avec le Russe Andrey Fedyaev, et les Américains Warren « Woody » Hoburg et Stephen Bowen. (Photo AFP/Gregg Newton)