(Avec AFP)

10 ans. C’est le nombre d’années qui se sont écoulées depuis la dernière grève d’une telle ampleur au Royaume-Uni. Ce mercredi 1er février, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Londres, aux côtés des cheminots (employés du chemin de fer, les trains) et des agents publics. Au total, 500 000 Britanniques étaient appelés à faire grève au Royaume-Uni ce jour. Cela plusieurs mois que les grévistes font entendre leur colère. Mais pourquoi ? Que réclament-ils ?

Comme beaucoup d’autres pays du monde, le Royaume Uni fait face depuis plusieurs mois à une crise économique. Les prix de tous les produits, des carburants… se sont envolés. Tout coûte plus cher: c’est ce qu’on appelle l’inflation. Celle-ci dépasse les 10% ! Une sacrée augmentation pour des millions de Britanniques qui tombent dans la pauvreté. De plus, selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait être la seule économie majeure à subir une récession (lorsqu’un pays produit moins et voit donc ses richesses diminuer durant plus de six mois) cette année.

La situation est compliquée. D’autant plus que le pays a été confronté à une grande instabilité politique avec les départs récents et successifs de Boris Johnson et Liz Truss. Cela fait à peine 100 jours que Rishi Sunak est le Premier ministre et il a déjà de nombreux défis à relever…

Les raisons de ces grèves

Pourquoi cette grève au Royaume-Uni ? Les manifestants de tous les secteurs réclament avant tout un meilleur salaire. Face à l’augmentation du coût de la vie, ils veulent être payés plus. Cela fait plusieurs mois déjà que des manifestations ont lieu dans le pays. Au mois de décembre, c’était au tour des infirmières de faire grève. Aujourd’hui, c’st au tour des enseignants, qui n’avaient encore jamais participé à ces dernières manifestations. Des milliers d’écoles sont fermées.

PHOTONEWS – Grève au Royaume-Uni. Pourquoi les enseignants manifestent ?

Mais l’augmentation des salaires n’est pas la seule préoccupation des grévistes. Ils veulent aussi qu’on améliore leurs conditions de travail, que le régime des retraites change, et empêcher le gouvernement de voter une loi pour limiter le droit de grève.

Beaucoup de personnes soutiennent cette grève au Royaume-Uni. Le gouvernement, lui, ne semble pas prêt à écouter les demandes des manifestants…

La réponse du gouvernement

En réponse à cette grève, la ministre de l’Éducation Gillian Keegan a déclaré être «déçue» et «très inquiète» de ce mouvement. Elle a expliqué qu’il était déjà prévu que le gouvernement étudie les futurs salaires ainsi que la charge de travail et la flexibilité des enseignants, et qu’il réfléchisse à des solutions aux problèmes de recrutement (le fait d’engager des personnes pour un travail).

Lundi 30 janvier, le Premier ministre avait, lui, déclaré que s’il pouvait augmenter les salaires d’un coup de baguette magique, il le ferait. Tout en rappelant que ces hausses de salaire aggraveraient encore la crise. Avec davantage d’inflation et de pertes pour les finances publiques.

De leur côté, les grévistes ne comptent pas baisser les bras. De nouvelles actions sont déjà prévues pour le mois de février. Vendredi 3 février, le rail sera en grève. De même que les pompiers, qui n’avaient plus fait grève depuis 20 ans. Les infirmières et les ambulanciers suivront aussi le mouvement au cours du mois.