Au mois de décembre, un scandale de corruption (fait d’offrir des cadeaux, de l’argent, en cachette, pour obtenir des choses en échange) éclatait au Parlement européen: on soupçonnait alors des élus d’avoir accepté de l’argent de pays en échange d’un traitement de faveur, c’est-à-dire, des lois qui leur sont favorables.

Depuis, plusieurs personnes ont été arrêtées et interrogées. Dont un certain Pier Antonio Panzeri, député européen, qui s’est vu accordé le statut de repenti… Qu’est-ce que cela signifie ?

Une loi de 2018

L’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri est l’un des principaux suspects de cette affaire de corruption. On l’accuse de faits de participation à une organisation criminelle en tant que dirigeant, de blanchiment d’argent (fait de rendre légal de l’argent qualifié de « sale » par diverses opérations) et de corruption publique active et passive.

Hier, le mardi 17 janvier, il a signé un accord avec le parquet fédéral belge pour obtenir le statut de repenti. Cela signifie qu’il accepte de collaborer avec les enquêteurs et de fournir toutes les informations qu’il possède dans ce dossier en échange de quoi, il aura droit à une sanction allégée (moins dure) face à la justice.

Cette possibilité n’existe que depuis 2018, grâce à une loi qui a été votée par le gouvernement. Mais cette loi est aussi critiquée car on ne peut pas être sûr que la personne accusée va livrer des informations vraies, ni même si elle ne le fait pas pour se venger ou dans le seul but de voir sa peine réduite.

Des conditions strictes

Pour prétendre à ce statut de repenti, il faut respecter des règles strictes.  Il faut, par exemple, que l’affaire s’inscrive dans le cadre d’une criminalité organisée, c’est-à-dire qui compte plusieurs personnes impliquées.

La personne «repentie» doit aussi s’engager à déclarer toute la vérité. Même si une peine réduite est prévue, celle-ci doit être proportionnelle (juste) à la gravité des faits et doit être validée par un juge.

Par cet accord, Pier Antonio Panzeri a donc accepté d’informer les enquêteurs et la justice sur le mode de fonctionnement de ces faits de corruption, les arrangements financiers (concernant l’argent) qui ont été conclus avec les pays concernés par le scandale, toutes les personnes qui ont profité de ce système et qui ont joué un rôle dans cette affaire…

Des révélations

Dans ses déclarations aux inspecteurs, des révélations attirent particulièrement l’attention en Belgique. Pier Antonio Panzeri cite notamment le nom d’un député belge, celui de Marc Tarabella, aussi bourgmestre d’Anthisnes (province de Liège).

L’Italien l’accuse d’avoir accepté entre 120 000 et 140 000 euros pour défendre certaines positions en faveur du Qatar et du Maroc au Parlement. Il avait déjà été mis en cause par une autre personne impliquée dans ce dossier, le compagnon de la vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili (elle aussi accusée de corruption et depuis déchue de ses fonctions et en prison), Francesco Giorgi. 

L’avocat de Marc Tarabella, lui, affirme que les accusations visant son client sont fausses et qu’« il faut d’autant plus mettre en doute les paroles de M. Panzeri qu’il parle en échange de quelque chose »… Affaire à suivre donc.