Depuis 2010, et malgré les vives protestations des associations de défense de la nature et des animaux, la chasse aux loups a été réintroduite en Suède. Quelque 203 loups ont été tués dans le cadre des ces campagnes autorisées et organisées par les autorités.

Aussi, ce lundi 2 janvier, une nouvelle grande chasse, la plus importante depuis 2010, a été lancée au cours de laquelle 75 loups pourraient être tués sur les 460 environ que compte encore le pays. Pour Gunnar Glöersen, de la Fédération suédoise de la chasse, cette dernière est « absolument nécessaire pour ralentir l’augmentation du nombre de loups ». Il note également qu’il n’y a jamais eu autant de loups en Suède pendant la période contemporaine qu’aujourd’hui.

Des protestations

L’autorisation de la chasse va pourtant à l’encontre de la Convention (accord entre plusieurs personnes/organisations/pays) européenne de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe. Celle-ci interdit, entre autres, la chasse des espèces protégées et dont le loup fait partie.

D’ailleurs, à plusieurs reprises ces dernières années, les défenseurs des animaux ont attaqué la Suède en justice sur base de cette convention : certaines cours leur ont donné raison, d’autres non. Pourquoi ?

Cette convention s’accompagne de dérogations, d’exceptions, pour différentes raisons, permettant la mise à mort de ces animaux. Par exemple lorsque le nombre de loups est si important qu’il devient un danger important pour le bétail et qu’il n’existe pas d’autres solutions pour le protéger. Il ne faut pas non plus que la chasse puisse nuire à la survie de l’espèce. C’est la raison pour laquelle les protestations des amoureux des loups ne sont pas toujours entendues… Mais c’est aussi pour cela que la Suède impose des quotas malgré l’autorisation de la chasse: on ne peut pas tuer autant de bêtes qu’on le veut, on doit respecter un nombre défini.

Ce lundi, des militants pour les droits des animaux ont tenté de perturbé le début de la chasse, sans succès.

Manque d’amour, méconnaissance, peur ?

De nombreuses associations de défense des animaux sont en colère contre les autorités qui autorisent la chasse. Pour elles, celle-ci n’est pas nécessaire et est surtout mise en place pour faire plaisir aux personnes qui n’aiment pas les loups ou qui en ont peur car ils ne les connaissent pas suffisamment.

Pour la Suède et les chasseurs, il ne s’agit pas d’éliminer le loup ou de diminuer leur population mais bien de la contrôler en prévention, pour qu’elle n’ait pas de conséquences négatives dans le futur. C’est aussi une façon d’augmenter la tolérance à l’égard de la population de loups, notamment chez les personnes qui partagent leur environnement avec eux.

Y aurait-il aussi un danger pour l’homme ? Selon les spécialistes, pas plus qu’avec n’importe quel autre animal sauvage! Les cas d’attaques de loups sur les êtres humains restent extrêmement rares. Quand elles se produisent, elles sont le plus souvent une réaction de défense de l’animal.