Dans notre article du 28 septembre, nous t’expliquions l’organisation, par la Russie, de « référendums » dans quatre régions ukrainiennes (Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk). Ceux-ci avaient pour but de demander à la population locale si elle souhaitait que leurs régions quittent l’Ukraine pour être rattachées à la Russie. Sans grande surprise, le « oui » a remporté une victoire écrasante (entre 87% et 99% des voix) !

Pourquoi sans grande surprise ? Car les habitants n’ont pas pu s’exprimer librement lors de ces « référendums ». Des soldats russes ont notamment fait du porte-à-porte, arme à la main, pour recueillir les voix. Une manière de s’assurer que la population voterait bien « oui », comme souhaité par le pouvoir russe. L’Ukraine a vivement contesté ces résultats. L’Union européenne a, de son côté, qualifié ces « référendums » de scrutins « illégaux » aux résultats « manipulés ».

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« Les gens ont voté pour notre avenir commun »

Suite aux résultats des « référendums », le président russe Vladimir Poutine a signé ce vendredi l’annexion des régions de Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk à la Russie lors d’une cérémonie au Kremlin (siège du pouvoir russe).

Dans un discours, Poutine a déclaré que les habitants des régions ukrainiennes annexées seront « nos citoyens pour toujours », avant d’ajouter que « les gens ont voté pour notre avenir commun. » Une manière pour le président russe de légitimer (faire valoir comme vrai pour tous) le rattachement de ces régions ukrainiennes.

Vladimir Poutine en a également profité pour appeler l’Ukraine à « cesser immédiatement les tirs, toutes les hostilités et à revenir à la table des négociations. » Il a toutefois été clair sur une chose: il ne reviendra pas sur l’annexion des quatre régions qui, selon ses dires, n’était que la réalisation du souhait exprimé par la population lors des « référendums ». « Nous défendrons notre terre avec toute notre force et nos moyens », a d’ailleurs menacé le président dans son discours. De hauts responsables russes ont d’ailleurs menacé à plusieurs reprises de faire usage de l’arme nucléaire pour défendre les nouveaux territoires ukrainiens devenus « officiellement » russes ce vendredi si cela s’avérait nécessaire.

Une annexion « illégale »

Si la Russie a officialisé l’annexion des régions de Zaporijjia, Kherson, Lougansk et Donetsk, celle-ci n’est toutefois pas reconnue par la communauté internationale. En réponse au discours de Poutine, les dirigeants de l’Union européenne ont réexprimé leur soutien envers l’Ukraine. « Nous ne reconnaissons pas et ne reconnaîtrons jamais les ‘référendums’ illégaux que la Russie a organisés comme prétexte pour cette nouvelle violation de l’indépendance, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ni leurs résultats falsifiés et illégaux. Nous ne reconnaîtrons jamais cette annexion illégale », ont-ils affirmé.

Directement après le discours de Vladimir Poutine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé que l’Ukraine allait signer une demande d’adhésion accélérée à l’Otan. L’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) est une alliance militaire et politique formée après la Seconde Guerre mondiale, à l’époque où de vives tensions existaient entre les pays de l’Ouest et les pays de l’Est. Le traité de l’Otan unit ses membres, il les engage à se porter à la défense de tout État membre qui serait attaqué. En voulant accélérer l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan, Volodymyr Zelensky souhaite s’assurer du soutien armé de ses alliés au cas où la Russie de Vladimir Poutine irait encore plus loin dans le conflit.