Les habitants de la capitale de l’Autriche ont beaucoup de chance: ils consomment chacun 130 litres d’eau courante par jour – un chiffre dans la moyenne européenne – facturés moins de 30 centimes d’euros, contre 65 centimes en Wallonie, par exemple.

Mieux, dans la Constitution autrichienne (le texte qui dit comment fonctionne le pays), l’accès à l’eau potable est même garanti. C’est un cas unique au monde !

70 sources bien protégées

Un ingénieux système d’acheminement de l’eau a été réalisé. Il est composé dans sa totalité de 130 aqueducs (canalisations). La ville rénove 30 km de ces canalisations par an. AFP

C’est au sud-ouest de Vienne, dans les régions de Basse-Autriche et de Styrie, qu’un réservoir d’eau pure est précieusement gardé. La ville de Vienne y a acquis un domaine de 675 kilomètres carrés, sans agriculture, tourisme ni industrie.

70 sources d’une pureté cristalline y jaillissent à profusion loin de toute pollution des sols, sur un territoire à la beauté sauvage, interdit au public.

Un ingénieux système d’acheminement, composé dans sa totalité de 130 aqueducs, a été mis en place à l’époque de l’empire austro-hongrois (l’Autriche-Hongrie est un ancien pays d’Europe centrale qui a existé de 1867 à 1918).

Ce système de canalisations avait été créé pour venir à bout du choléra (une maladie qui se transmet par contact ou par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par des matières fécales).

Dans les rues: 1 300 fontaines d’eau potable et à 175 brumisateurs

L’eau de ces sources est acheminée sans une seule pompe ni la moindre émission de CO2.

Le liquide « s’écoule grâce à la pente naturelle », une prouesse pour l’époque, et génère même « un peu d’énergie hydraulique » (de l’électricité produite par la force de l’eau).

Les Viennois ont accès gratuitement à 1 300 fontaines d’eau potable et à 175 brumisateurs. Ils sont bien conscients de leur confort: cet approvisionnement exceptionnel leur offre un rapport qualité/prix imbattable. La ville agit aussi pour continuer à s’adapter aux étés étouffants. Elle prévoit une augmentation de 15% de la consommation et rénove ainsi 30 kilomètres de canalisation par an.