« C’est assez extraordinaire ce qu’il se passe, affirme Pierre-Emmanuel Paulis, président de la Mars Society Belgium et enseignant à l’Euro Space Center. Cela fait 50 ans qu’on n’a plus été sur la Lune ».

Que va-t-il se passer ce 29 août ?

La fusée SLS va propulser la capsule Orion dans l’espace. Elle va d’abord se placer en orbite de la Terre pour vérifier que tout va bien. Ensuite, on rallume le moteur et on quitte l’orbite terrestre pour se diriger vers la Lune. La capsule va se placer en orbite autour de la Lune quatre jours plus tard et y rester six semaines avant de revenir sur Terre et se poser dans l’océan.

Qu’est-ce que la fusée SLS a de spécial ?

C’est la plus grosse fusée qui ait jamais volé depuis 50 ans, depuis l’époque Apollo, l’époque lunaire. Elle sera propulsée par quatre énormes moteurs et également deux boosters. La puissance va être phénoménale. Comme sa masse est très importante, elle a besoin d’une énergie énorme.

Pourquoi l’humain veut-il aller sur la Lune ?

C’est surtout une répétition générale du voyage sur Mars, qu’on va entreprendre à coup sûr. On ne va pas rester éternellement en orbite autour de la Terre. On y a pour ainsi dire fait toutes les expériences qu’on voulait faire. Et sur la Lune, il n’y a pas vraiment de choses extraordinaires à explorer, intéressantes, oui, mais pas extraordinaires. Donc la Lune, c’est une étape. Il faut tester le matériel et les nouvelles technologies, réaliser de nouvelles expériences, se préparer.

Eugene Andrew Cernan, dit Gene Cernan reste, à ce jour, le dernier homme à avoir foulé le sol lunaire.

A quoi ça sert, finalement, de vouloir aller dans l’espace ?

Cela permet de développer la technologie d’une manière spectaculaire. Si on ne cherchait pas à aller toujours plus loin, si on ne faisait pas ça, on stagnerait en termes de connaissances, et ce serait dramatique. La conquête de l’espace nous permet d’augmenter toutes nos connaissances. Notre vie d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est si on n’avait pas été sur la Lune.

Le décollage de la fusée SLS est programmé le 29 août. Là-bas, il sera 8 heures. En Belgique, 14 heures. Qu’est-ce que pourrait empêcher ce décollage ?

Des problèmes techniques, il y a des milliers de paramètres à prendre en compte, et aussi de mauvaises conditions météorologiques, comme un orage ou des vents puissants. On ne lance pas ce genre de fusée n’importe quand. Cela dépend de la position de la Lune par rapport à la Terre. Au moment du décollage mais aussi, du retour programmé. Car la capsule ne doit pas se poser n’importe où. Si le lancement ne peut pas avoir lieu le 29 août, la seconde « fenêtre de lancement » sera le 2 septembre.

Artémis, une mission en trois étapes

Ce 29 août, la NASA va lancer le premier vol de son grand programme de retour sur la Lune, baptisé Artémis. Celui-ci se fera en trois étapes.

  • Artémis 1 décollera sans astronautes à bord pour une mission de six semaines en orbite autour de la Lune
  • En 2024, Artémis 2 emmènera à son bord quatre astronautes pour une mission dans une station en orbite autour de la Lune.
  • Programmée au plus tôt en 2025, Artémis 3 verra son équipage se poser sur la surface de la Lune (grâce à un vaisseau faisant la navette entre la station et la Lune).

La mission Artémis 1 doit durer 42 jours au total, jusqu’à un retour dans l’océan Pacifique, où le vaisseau sera récupéré grâce à un bateau de la marine américaine.