Pour maintenir un parc éolien en état, il faut pouvoir en faire l’inspection régulièrement. A l’université écossaise Heriot-Watt, des chercheurs ont testé, en mai dernier, le drone sous-marin qu’ils ont mis au point.

Yvan Petillot, professeur de robotique à l’université Heriot-Watt, explique à l’AFP: « Ce que nous développons, ce sont des technologies à distance avec lesquelles les gens peuvent inspecter et entretenir ces parcs depuis la côte, sans mettre quiconque en danger. »

Le drone est équipé de capteurs. Il a filmé les fondations des turbines, ainsi que les câbles immergés. Il a aussi modélisé une reconstruction 3D de la partie immergée du parc, en y pointant les endroits où s’accumulent des micro-organismes, plantes et algues sur les turbines.

Toutes ces informations peuvent aider les experts au sol à détecter un problème ou un besoin de maintenance (entretien ou réparation). « En règle générale, vous avez de la corrosion, il faut peut-être tourner une vanne, connecter un câble, changer une anode ou nettoyer la surface », énumère le professeur.

Pour M. Petillot, l’utilisation d’un drone pourrait permettre à plus de personnes de travailler sur l’entretien à distance des parcs alors qu’ils n’auraient pas forcément été prêts à travailler en mer. L’entretien en mer est extrêmement difficile et risqué. Il est compliqué de trouver des plongeurs ou des pilotes qualifiés.

L’éolien offshore en pleine croissance

Les projets de parcs éoliens en mer se multiplient. Davantage de turbines offshore géantes ont été installées en 2021 que n’importe quelle année précédente ! En mer du Nord, il est question de créer la « centrale électrique verte de l’Europe »: l’Allemagne, la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé vouloir « multiplier par quatre » leur capacité totale d’ici à 2030. A eux seuls, ces quatre pays représenteraient la moitié de l’objectif que s’est fixé l’Union européenne pour l’éolien en mer d’ici à 2050.

Il y a deux semaines, on apprenait qu’en 2028, un câble sous-marin long de 725 kms relierait l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le but ? Pour l’Allemagne, acheminer de l’électricité et notamment celles de ses éoliennes en mer.

Deux types d’éoliennes offshore

Il existe deux types d’éoliennes offshore. Certaines peuvent être ancrées dans le fond marin, c’est-à-dire « posées » et d’autres peuvent être « flottantes », c’est-à-dire installées sur un dispositif flottant géant.

Les éoliennes en mer sont généralement installées près des côtes. Elles sont dotées de pales plus grandes que les éoliennes terrestres et tendent à devenir aussi bien plus hautes. En fait, une course à la puissance est occupée à se jouer. Au Danemark, certains testent une éolienne de 236 mètres de haut ! L’idée est d’offrir face au vent, même faible, une prise maximale.

La vie marine est-elle impactée ?

Les parcs éoliens sont en moyenne construits à 40 km de la côte. Selon certains, il faut veiller à ce que cela ne soit pas plus proche de la côte car cette bande de mer est un espace où la vie marine se nourrit, se repose et se reproduit. Selon d’autres, il faut aussi veiller à ce que les installations en mer ne soient pas posées sur un axe de migration car cela peut faire courir un risque aux oiseaux.

Mais le parc peut aussi avoir un « effet récif », les moules et d’autres espèces y trouveraient un espace d’ancrage. Mais les avis divergent à ce propos. Certains remarquent que la diversité marine diminue dans ces lieux d’exploitation. Sans doute est-on encore insuffisamment documenté au sujet des impacts de ces vastes parcs en mer.

Et de toute façon, l’engouement (l’enthousiasme) pour l’éolien offshore se répand. En 2021, la Chine aurait déployé trois fois plus de parcs éoliens offshore que toutes les installations dans le monde en 2020 ! La vague va donc s’amplifier…