A cette époque, l’astronaute français, Thomas Pesquet était depuis 6 mois à bord de l’ISS (la station spatiale internationale). Cette station voyage à 400 kilomètres de la Terre.

L’expérience réalisée a permis au Dr Josef Schmid et son équipe d’être « holoportés » à bord de la station. Projeter ainsi des hologrammes vers l’espace était une première, selon la NASA.

Mais un hologramme, c’est quoi ?

L’hologramme est une technique découverte en 1948. C’est un physicien hongrois, Dennis Gabor qui a compris comment on pouvait utiliser la lumière pour enregistrer le volume 3D d’un objet.

Le mot « holographie » vient du grec « holos », en entier, et « graphein », écrire. Il signifie donc « message retranscrit en entier ». Alors qu’une photo retranscrit une version « écrasée » de la réalité (en 2D), l’hologramme reproduit également le volume.

Un hologramme est donc une image en 3D semblant flotter dans l’air.  Réussit-on vraiment à faire cela ? Pas (encore) tout à fait, en réalité. Car on n’a pas résolu un problème : la lumière n’est visible que lorsqu’elle est projetée sur de la matière.

Donc, actuellement, quand on parle d’hologramme, c’est un peu un abus de langage car la technique nécessite un support.

Comment ça s’est passé pour Thomas Pesquet?

L’astronaute français a-t-il pu converser avec un médecin et son équipe en les voyant, en 3D, devant lui ? Oui mais tout n’était pas aussi clair que cela.

La NASA a utilisé une caméra et un ordinateur équipé d’un logiciel qui permet de scanner des modèles en 3D en haute définition. Les modèles en question, c’était le médecin et son équipe.

Le programme informatique construisait une image puis la compressait pour la transmettre jusqu’ISS. L’opération inverse avait ensuite lieu pour reconstruire l’image.  

La vidéo et l’image corporelle n’étaient pas excellentes. Mais c’était la première fois que cette expérience avait lieu dans l’espace. N’empêche, l’équipe et l’astronaute ont pu se parler et se voir ainsi en temps réel.

De son côté, pour voir ces images, Thomas Pesquet était équipé de l’HoloLens, des lunettes qui permettent de projeter des images holographiques en face de l’utilisateur ou de l’utilisatrice.

Développer le sens du toucher

L’agence spatiale américaine aimerait compter sur cette technologie pour de futures missions longues, sur Mars. Elle pense que cela aiderait à maintenir un lien humain fort. Elle espère aussi pouvoir coupler cela avec le sens du toucher par exemple. On imagine bien qu’un astronaute équipé de gants particuliers puisse sentir des objets et leur position.

D’ailleurs, des chercheurs en Ecosse viennent de mettre au point un hologramme immersif, que l’on peut toucher. Pour permettre cette sensation, ils utilisent des jets d’air – appelés aérohaptiques- concentrés sur les doigts, les mains et les poignets des personnes. Cela contribue à reproduire une impression de toucher.

Et que « valent » leurs hologrammes? Pour donner l’impression d’une image qui flotte dans l’espace, ils utilisent du verre et des miroirs. Concrètement, des miroirs créent une pyramide avec une face ouverte. C’est de là que l’utilisateur peut glisser sa main et interagir avec ce qui est montré (l’objet). Des capteurs situés sous la pyramide suivent les mouvements de main de l’utilisateur et, en fonction de la direction et de la force des mouvements, soufflent de l’air ce qui crée une impression de toucher.