Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine. Une décision condamnée par la quasi-totalité de la communauté internationale. Depuis, la guerre fait des ravages sur le territoire. Des villes ont été détruites, des milliers de gens sont morts, d’autres ont été gravement blessés, des millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur pays…

Les terribles violences qui sont commises en Ukraine interpellent les pays qui s’opposent à cette guerre. Beaucoup accusent l’armée russe de « crimes de guerre », ce que la Russie conteste. Depuis une semaine, un premier procès pour crime de guerre se tient à Kiev (la capitale de l’Ukraine). Un soldat russe y est jugé pour avoir tué un civil (non-militaire) non armé, le 28 février. Le jeune homme de 21 ans seulement risque la prison à vie s’il est déclaré coupable. Il a déjà reconnu son acte.

D’autres procès sont d’ores et déjà en cours ou attendus. Onze mille enquêtes ont été ouvertes pour crimes de guerre selon la procureure générale d’Ukraine Iryna Venediktova. Quarante suspects ont été arrêtés pour l’instant.

La guerre et… ses règles

Une guerre n’est jamais souhaitable et est toujours synonyme de terribles violences et de pertes humaines et matérielles. Cependant, même si cela semble étonnant dans un tel contexte, il existe depuis l’Antiquité un « droit de la guerre ». Il s’agit de l’ensemble des « lois », des « règles » que les ennemis s’accordent à respecter en se faisant la guerre. C’est ce qui permet de définir ce que sont des crimes de guerre.

Selon ce fameux « droit de la guerre », une armée ne peut s’attaquer qu’aux militaires de l’armée ennemie. Elle ne peut pas s’en prendre aux civils ni à leurs possessions (matériel, biens, bâtiments…). Aussi, lorsque des militaires commettent des crimes sur des civils, on considère qu’ils commettent des crimes de guerre.

Un soutien d’envergure

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a pour sa part annoncé l’envoi d’une équipe de quarante-deux experts en Ukraine pour enquêter sur les crimes commis pendant l’invasion russe. C’est la plus grande mission jamais envoyée sur le terrain. Créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, la CPI ne remplace cependant pas la justice nationale (de chaque pays). Elle a principalement un rôle préventif et dissuasif (pour empêcher que des crimes ne soient commis). Mais tous les pays du monde ne la reconnaissent pas. Et elle ne peut intervenir que si l’État auquel appartient le criminel jugé ne le poursuit pas lui-même.

La CPI a ouvert le 3 mars une enquête sur les accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis par les Russes en Ukraine. C’est un soutien important pour le pays.