Le blé est une céréale importante pour des milliards d’humains. Sur Terre, on en consomme 800 millions de tonnes par an, sous forme de pain, farine ou semoule… Mais on ne peut pas produire du blé partout. C’est une culture qui demande plutôt un climat tempéré.

Il existe ainsi une dizaine de pays gros producteurs de blé capables d’exporter leur production (la vendre à l’étranger). On pense notamment à la Russie, à l’Ukraine, aux Etats-Unis et à l’Australie.

Mais la guerre en Ukraine redistribue toutes les cartes !

En Ukraine, le blé est cultivé au sud et à l’est du pays, là où ont lieu des combats. Et puis, il faut pouvoir acheminer (transporter) cette production. L’Allemagne est d’ailleurs en train d’adapter son réseau de trains pour lui permettre de transporter de grandes quantités de produits agricoles d’Ukraine vers des ports sûrs en mer du Nord et en mer Adriatique.

Les regards se tournent vers la Chine

La Chine est un très grand producteur de blé mais elle en a besoin pour son marché national. Elle doit même en importer (en acheter à l’étranger).

L’Inde, peut-elle partager ?

Pareil pour l’Inde. Au niveau planétaire, ce pays est même le second pays producteur de blé. Mais si l’Inde est un grand pays producteur, elle l’est avant tout pour sa consommation intérieure. L’an passé, elle avait eu une récolte assez exceptionnelle et des stocks permettant d’apporter quelques compléments sur les marchés (à l’étranger). Certains espéraient donc que l’Inde exporte, encore cette année, une partie de son blé.

Mais ce pays connaît une grave sécheresse depuis mars 2022. Il traverse même la saison la plus chaude jamais enregistrée. On pense que c’est dû au changement climatique. Les températures atteignent parfois 50°C et cela affecte les régions du nord, productrices de blé. Selon les estimations, la production de cette année devrait diminuer d’au moins 5% par rapport aux 109 millions de tonnes récoltées en 2021.

En conservant son blé, l’Inde assure sa sécurité alimentaire. Elle compte quand même 1,4 milliard d’habitants !

La pression monte

Le prix du blé s’envole. Il atteint et/ou dépasse les 440 euros la tonne sur Euronext, la principale place boursière de la zone euro. On estime qu’il est à son niveau le plus haut depuis 2008, sachant qu’il était à environ 150 euros la tonne… il y a 4 ans !  

Et la Belgique ?

Près de 60 % du blé que l’on achète à l’étranger vient de France. Sinon le reste vient d’Allemagne, du Canada, des Pays-Bas…Mais en France, en Allemagne, aux Pays-Bas, la sécheresse sévit (comme chez nous d’ailleurs). De fortes chaleurs et peu de pluie… ce n’est pas bon pour les cultures de blé (que l’on récolte en juillet). Pour le moment, il existe des stocks de blé. La pénurie n’existe pas (encore). Mais la question est assez délicate. On en reparlera donc.