Est-ce que tu t’es déjà demandé à quoi servent les journalistes?

La presse, les journalistes, ont un rôle important. Ils sont là pour observer, analyser, chercher des informations et les partager avec la population. Ils sont comme des vigiles, qui révèlent, qui alertent, qui aident les gens à savoir, à comprendre et à se faire une opinion. Dans une démocratie, un pays où les citoyens sont libres de choisir leurs dirigeants et de s’exprimer, c’est essentiel. Les journalistes ont un devoir d’éthique, d’honnêteté. Ils doivent veiller à vérifier leurs informations avant de les diffuser.

Quand la presse n’est pas libre

Dans certaines régions du monde, les journalistes font leur métier dans des conditions extrêmement dangereuses. S’ils disent la vérité, cela dérange les personnes qui sont au pouvoir. Ils peuvent alors recevoir des menaces, être arrêtés et emprisonnés, et parfois même tués.

Les médias sont aussi mis sous pression: les locaux sont fermés, le journal ne peut pas être imprimé ou vendu, la signal de la radio est brouillé, la chaîne de TV ne peut plus diffuser ses programmes, ou Internet est coupé…

Les journalistes doivent alors accepter de donner la version officielle des autorités, se taire, diffuser leurs informations malgré les dangers, ou quitter le pays !

Un classement

L’organisation Reporters sans Frontières a publié son vingtième classement mondial de la liberté de la presse. La Belgique y est classée à la 23e position sur 180 pays.

Douze pays sont passés dans la liste rouge du classement, où la liberté de la presse n’existe pas. C’est le cas du Bélarus (153e), de la Russie (155e), de la Chine (175e), de la Birmanie (176e), du Turkménistan (177e), de l’Iran (178e), de l’Érythrée (179e) et de la Corée du Nord (180e).

En Europe aussi, les autorités de certains pays ont tendance à prendre des mesures qui réduisent la liberté de la presse. C’est le cas de la Slovénie, de la Pologne, la Hongrie, l’Albanie et la Grèce. La liberté n’est jamais acquise définitivement ! Il fait veiller sur elle et la défendre.

D’autres difficultés et menaces ?

Mais il n’y a pas que les menaces venant du pouvoir. De plus en plus, les journalistes font face à d’autres difficultés.

Des informations parfois non vérifiées, fausses, manipulées, circulent sur les réseaux sociaux au milieu d’infos correctes. On est de plus en plus envahis par ces montagnes de nouvelles et on ne sait plus faire le tri entre le vrai et le faux. Le doute s’insinue dans les esprits. Des personnes assimilent les journalistes aux autorités et s’en méfient. Et les journalistes sont de plus en plus souvent accusés de mensonge, de manipulation. Ils reçoivent des insultes, se font agresser ou sont menacés… par des citoyens.

Les conditions de travail des journalistes sont également plus compliquées. Les réseaux sociaux, Internet et les médias du « direct » poussent les journalistes à travailler de plus en plus vite. Il devient difficile de prendre le temps de vérifier ses informations. Et puis, le journaliste doit souvent revenir avec un texte, des photos, de la vidéo… qu’il va devoir décliner dans des formats différents (le journal, Internet, Twitter, FB…). Bref, ça fait beaucoup de missions différentes à remplir en même temps !

En outre, les gens se sont habitués à des textes très courts, des vidéos faciles à suivre… Il devient difficile d’attirer des lecteurs avec des longs articles d’analyse nuancée, ou de garder des téléspectateurs devant des longs reportages en profondeur. Or, le monde est complexe, et avoir une information complète et nuancée, c’est important.

Enfin, bien sûr, informer correctement à un coût. Il faut notamment payer le matériel (ordinateurs, connexions Internet, bureaux, papiers, téléphones, caméras, studios, véhicules…), le personnel (journalistes, techniciens, ceux qui gèrent les achats, la publicité, le personnel, les bâtiments, l’informatique), l’énergie (électricité, chauffage des bâtiments de l’entreprise, carburant des voitures des journalistes)… Il y a aussi les coûts d’impression (papier, encre, machines) et de diffusion (poste, livraison chez les libraires…) ou les coûts de production en radio et TV. Bref, cela coûte cher, et la population, elle, s’habitue à avoir des « informations » gratuites sur les réseaux sociaux et sur Internet. Les gens sont de moins en moins nombreux à payer un abonnement à un journal ou un magazine, et ils ont du mal à accepter de payer pour une information en ligne. Les médias font donc face à des difficultés financières et ça aussi, c’est une menace pour la presse libre !

En cette Journée mondiale de la liberté de la presse, on peut tous réfléchir au rôle des journalistes et à leur situation ailleurs, mais aussi ici. Que voulons-nous pour notre société? Que pouvons-nous faire?