Le 24 février, la Russie envahit l’Ukraine, déployant chars et troupes armées depuis plusieurs portes d’entrée du pays : le nord, l’est et le sud du territoire. Face à eux, les Ukrainiens ripostent pour se défendre. Plus de deux semaines plus tard, les combats continuent et se sont intensifiés.

Dans sa grande majorité, la communauté internationale a fermement condamné cette invasion. Elle a imposé de lourdes sanctions à la Russie au niveau économique qui est de plus en plus isolée sur le plan mondial. Et d’autres mesures visant à faire cesser le feu pourraient encore tomber.

Une guerre de l’information

Cette guerre qui se déroule en Europe est évidemment au cœur de l’actualité. Tous les journaux en parlent, les informations arrivent de toutes parts et nous sommes submergés par un flot de nouvelles qui relatent les derniers événements. De nombreuses photos et vidéos sont partagées sur les réseaux sociaux, les témoignages affluent. La guerre sur le terrain s’est transformée en une guerre de l’information dans laquelle il est parfois compliqué de discerner (différencier) le vrai du faux.

Beaucoup de fake news (fausses informations) circulent. Et la propagande est utilisée comme une arme redoutable pour affaiblir le camp adverse. La propagande, très courante en temps de guerre, vise à influencer les opinions de la population grâce à des informations déformées ou mensongères afin de justifier des actions. En Russie, cette dernière est particulièrement utilisée par le pouvoir pour convaincre les citoyens de la légitimité (du bien-fondé) de l’invasion de l’Ukraine.

Côté ukrainien, certaines informations sont aussi détournées pour mettre en avant le courage des soldats et citoyens qui combattent l’ennemi russe. Mais de façon moindre.

Pressions et censure

En Russie, dès le début du conflit, de nombreuses pressions ont été exercées. Sur les journalistes notamment, qui ont été censurés par le gouvernement. Ils n’avaient, par exemple, pas le droit d’employer les mots « invasion », «déclaration de guerre » ou de parler des morts civils (non militaires) sous peine de sanctions.

Ces pressions ont aussi touché les manifestants qui s’opposent à la guerre. Des milliers d’entre eux ont été arrêtés par les forces de l’ordre.

Le vendredi 4 mars, un pas de plus a été franchi. Le régulateur russe de l’Internet, Roskomnadzor, a ordonné le blocage de Facebook dans le pays et a commencé à restreindre l’accès à Twitter. Une loi a également été votée par la Douma, le Parlement russe, pour punir jusqu’à 15 ans de prison les auteurs « d’informations mensongères » sur la guerre et ceux qui diffusent des appels à imposer des sanctions à la Russie. Cela concerne bien sûr les médias russes mais aussi les particuliers et les journalistes étrangers qui relatent des faits qui ne correspondent pas à la version officielle du gouvernement, ou qui expriment leur contestation de la guerre en Ukraine.