Ingrid Betancourt est connue dans le monde entier. Pendant six ans, cette Franco-Colombienne a été l’otage d’un groupe armé colombien appelé les FARC.

Qui étaient les FARC?

En 2002, FARC signifiait « Forces armées révolutionnaires de Colombie ». Cette organisation, créée en 1964, était constituée de très nombreux groupes de jeunes personnes formées aux actions violentes (enlèvements, vols, etc.). Elle s’opposait, avec violence, au pouvoir colombien. Au cours de leur existence, les Farc ont procédé à des milliers d’enlèvements. Ils se servaient d’otages pour, par exemple, négocier la libération de certains de leurs membres, arrêtés et emprisonnés par l’armée colombienne. Parmi les otages, on retrouvait par exemple des militaires, des policiers, des personnalités politiques, mais aussi des mineurs, etc. Les FARC étaient considérées comme une organisation terroriste par différents pays ou regroupement de pays comme les États-Unis et l’Union européenne.

Qui est Ingrid Betancourt?

En 2002, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt était candidate pour devenir présidente de Colombie. Cela faisait alors quelques années qu’elle dénonçait ce qui allait mal dans le pays. Elle voulait surtout lutter contre la corruption. Elle a été enlevée le 23 février 2002. Trois ans auparavant, elle avait créé son propre parti (Oxygène vert) et avait été élue sénatrice (membre du Parlement, là où l’on fait les lois). Sa double nationalité a fait d’elle un symbole, pour nous les Européens, de la guerre entre le gouvernement colombien et les FARC. Son statut de symbole au niveau national et international faisait d’elle une otage précieuse, importante. Les FARC n’avaient pas intérêt à la laisser mourir.

Ingrid Betancourt a été enlevée par les Farc il y a 20 ans.

Sa détention a duré dix ans, dans la jungle amazonienne. Une période longue et très éprouvante. Elle a été libérée en 2008 lors d’une opération de sauvetage de l’armée colombienne.

Et après?

Après des dizaines d’années de violence, des négociations de paix ont fini par aboutir entre le gouvernement colombien et les rebelles. Elles ont duré quatre ans avant qu’un accord ne soit signé entre la Colombie et les FARC. C’était en 2016. A la suite de cet accord, les anciens FARC ont fondé un parti politique légal (autorisé par la loi). Ils ont gardé le même acronyme mais qui veut désormais dire Force alternative révolutionnaire commune. Le groupe est donc officiellement « désarmé ». Il n’empêche que ce pays d’Amérique du Sud est toujours, à l’heure actuelle, fortement marqué par la violence, l’insécurité et le narcotrafic (trafic de drogues).

De son côté, après sa libération, Ingrid Betancourt avait annoncé son retrait total de la politique colombienne. Elle est partie vivre plusieurs années en France. Mais en janvier 2022, elle a effectué son retour en politique en se lançant dans la campagne à l’élection présidentielle colombienne de 2022, qui aura lieu au mois de mai.

Le président sortant, Ivan Duque, fortement critiqué, ne peut pas se représenter car un seul mandat est désormais autorisé par la constitution. La bataille électorale commencera réellement le 13 mars avec les élections législatives et les primaires des principaux partis pour désigner leur candidat présidentiel.