Fin avril 2020, Pierre et Nora ont démarré la construction de leur maison. « Elle fait 40 m2 au sol, explique Pierre. Elle comprend une mezzanine où l’on ne peut se tenir qu’assis mais qui nous offre 10 m2 de plus. « 

Pourquoi appelle-t-on cette habitation une cabayourte?

Une yourte, c’est une tente ronde et démontable, à la structure légère faite de treillis en bois et recouverte d’un feutre isolant en laine de mouton et en poils de yak. C’est l’habitation traditionnelle et transportable des peuples nomades d’Asie centrale. La cabayourte de Pierre et Nora s’en inspire mais elle possède des murs en dur (en bois) et non en toile (feutre isolant). D’où le nom créé de cabayourte (cabane et yourte).

« La cabayourte compte 51 éléments qui peuvent chacun être portés par deux ou trois personnes. L’habitation doit pouvoir être démontée et remontée ailleurs. Tout repose sur une structure métallique qui ressemble à un gouvernail posé sur de grosses vis de 50 cm enfoncées dans le sol. En démontant la maison, on ne laissera donc que des trous dans la terre », explique Nora.

Le sol de l’habitation est recouvert d’un parquet. « Les murs sont en panneaux de peuplier, il y a aussi une porte, une porte-fenêtre, quatre fenêtres et huit petites ouvertures (fenêtres) dans le toit. Les châssis, c’est de la récupération. Un des gros défis était de rendre la maison étanche (garder la chaleur). »

Un puzzle parfait?

Nora et Pierre ont découpé eux-mêmes les 51 morceaux de la cabayourte. Comment être sûr que le puzzle était parfait? « Nous avons été aidés par l’atelier B.A. Bois (qui s’est donné pour mission d’aider les personnes qui veulent construire elles-mêmes un habitat léger, et plus particulièrement un habitat nomade). Cet atelier possède un programme qui permet de faire des dessins techniques. C’est la machine qui calcule. On a un dessin d’ensemble qui montre à quoi doit ressembler la cabayourte. Le programme de DAO (dessin assisté par ordinateur) sait séparer chaque pièce et nous donne les mesures exactes au millimètre près pour la découpe des panneaux. »

Être accompagné pour construire soi-même

Pierre et Nora ont pu compter sur l’appui de l’atelier B.A. Bois, à Ottignies (Brabant wallon).

« Il y a un atelier avec des outils qui peuvent être utilisés par ceux qui se lancent dans la construction d’une tiny house ou d’une cabayourte. Et puis l’atelier peut mettre ces personnes en lien avec des professionnels auprès desquels ils auront conseils et aides. »

En quatre mois, le gros œuvre fermé était fait : ossature en bois, bardage (revêtement extérieur) et toiture. Puis le couple s’est lancé dans les finitions et la fabrication de ses meubles, la structure en bois pour mettre l’évier, la douche,… 
Au final, cette aventure est une source de fierté, celle d’avoir osé et d’y être arrivé.

Est-ce facile de vivre dans une cabayourte ?

« C’était ma première crainte au départ, explique Nora. C’est d’ailleurs pour cela que l’on a fait cette minipièce séparée par une tenture, avec mon piano et un dressing. Et finalement, ça se passe super bien, il n’y a aucun souci. »

« Il n’y a pas de pièce isolée mais on est entouré de la nature et on profite beaucoup de l’extérieur, ajoute Pierre. On est tout le temps dehors. On est poussé à aller dehors. Et si plus tard, on veut avoir une pièce séparée, si on a un enfant par exemple, cela sera possible. Si on a fait ce choix de cabayourte, c’est parce que personnellement, cela me rendait dingue de louer et on ne savait pas acheter. »