Le geste du footballeur Kurt Zouma, défenseur des Bleus (équipe de France) et du club anglais de West Ham, a provoqué de vives réactions depuis la diffusion, mardi 8 février, de vidéos où on le voit frapper son chat.

Sur Snapchat, il se montre en train de poursuivre l’animal, lui donner un coup de pied, lui lancer une chaussure et, finalement, lui donner une gifle sur le museau alors que l’animal est dans les bras d’un enfant. En fond sonore, il y a des rires et, sur l’image, des émojis rieurs. La « raison » de cette maltraitance envers son chat ? L’animal aurait brisé un vase et arraché un luminaire. Nous avons choisi de ne pas te monter la vidéo car les images sont violentes.

Quelles réactions après ce geste ?  

Le footballeur a écrit pour dire qu’il était désolé d’avoir eu un tel comportement et que ses deux chats vont parfaitement bien.

Son club, le West Ham, lui a infligé une amende avec le montant maximal qu’un club puisse donner à son joueur, soit deux semaines de salaire. Pour Zouma, cela s’élèverait à près de 300 000 euros. Près de 200 000 personnes ont réclamé des poursuites contre le joueur, les chats de Zouma lui ont été retirés et l’équipementier sportif Adidas a rompu son contrat avec lui.

Kurt Zouma compte 11 sélections avec l’équipe de France et faisait partie du dernier rassemblement des Bleus en novembre. Il figurait aussi dans la liste des joueurs retenus l’été dernier pour l’Euro mais n’a pas disputé le moindre match.

S’interroger sur la souffrance animale, c’est assez récent

Longtemps, les animaux ont été considérés comme des machines. La religion ne leur accordait pas d’âme. Dans les années 1600, on considérait l’animal comme un objet totalement dépourvu d’esprit, incapable de parler et de penser. 
Dans les années 1900, on a commencé à affirmer que l’animal pouvait penser et même que l’on devait se poser des questions sur ce qu’il pensait.


C’est assez récent que l’on s’interroge à propos de la souffrance animale. Aujourd’hui, les débats sont nombreux. Certains vont jusqu’à questionner l’utilisation des animaux, leur mise à mort pour s’en nourrir. Par ailleurs, les avancées scientifiques permettent de dire que les animaux sont conscients et sensibles à la souffrance. La question des droits des animaux, de la protection animale, gagne du terrain.

Un animal est-il conscient de sa souffrance?

Les recherches scientifiques avancent. Actuellement, on pense qu’il y a des niveaux de conscience différents suivant les espèces. Des informations permettent d’affirmer que des animaux ressentent de la douleur. On dit qu’ils sont sentients (un terme qui vient de l’anglais), c’est-à-dire sensibles, mais aussi émotifs et conscients.

L’animal a-t-il des droits en matière de bien-être  ?

Dans le traité européen de Lisbonne (traité sur le fonctionnement de l’Union européenne), il est dit que l’animal doit être considéré comme un « être sensible », et son bien-être doit être pris en compte dans toute une série de domaines comme l’agriculture (élevage) et la recherche scientifique.

Et chez nous en Belgique ? Dans le Code wallon du bien-être animal, l’article 1er dit : « L’animal est un être sensible qui possède des besoins qui lui sont spécifiques selon sa nature ». Si, jusqu’à présent, les animaux ne disposent pas de droits légaux, leur statut juridique « d’êtres sensibles » impose à la société la responsabilité de les protéger et surtout d’assurer leur bien-être spécifique.

Le Royaume-Uni, où a eu lieu l’affaire de Zouma, est un pays où la sensibilité en matière de bien-être animal est élevée. L’indignation y est donc assez vive et l’appel aux poursuites judicaires est lancé et relayé abondamment.